Page 13 - Heureux ceux qui (1995)

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Sur la montagne
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était prêt à entendre les principes de son royaume et à comprendre
sa véritable nature.
Seul sur une montagne, Jésus avait prié toute la nuit pour ceux
qu’il avait choisis. Dès l’aube, il les appela auprès de lui, leur donna
ses instructions, puis, posant ses mains sur leurs têtes, il les bénit et
les mit à part pour le ministère évangélique. Il se dirigea ensuite avec
eux vers le rivage où, malgré l’heure matinale, une foule nombreuse
s’était rassemblée.
Se joignant à la multitude habituelle venue des villes de Galilée,
un grand nombre d’auditeurs étaient accourus de la Judée et même
de Jérusalem, de la Pérée, du pays à demi païen appelé Décapole, de
l’ldumée, au sud de la Judée, de Tyr et de Sidon, villes phéniciennes
au bord de la Méditerranée. “Une grande multitude, apprenant ce
qu’il faisait, vint à lui.” “Ils étaient venus pour l’entendre, et pour être
guéris de leurs maladies. Et une force sortait de lui et les guérissait
tous.”
Marc 3 :8
;
Luc 6 :17-19
.
Le rivage étant trop étroit pour permettre à la foule d’entendre sa
voix, Jésus retourna sur la montagne. Arrivé sur un plateau qui offrait
un lieu de réunion agréable pour toute cette multitude, il s’assit sur
l’herbe et tous firent de même.
Pressentant quelque chose d’extraordinaire, les disciples se grou-
pèrent autour du Maître. La scène intime du matin leur donnait lieu
de croire que Jésus allait parler du royaume qu’il était, comme ils
l’espéraient fermement, sur le point d’établir.
La même espérance planait aussi sur la foule attentive, impa-
tiente d’entendre les paroles du divin Maître. Les cœurs remplis
de glorieuses perspectives, scribes et pharisiens rêvaient déjà de
dominer les Romains détestés et de s’accaparer les richesses de ce
grand empire universel ; les paysans et les pêcheurs entrevoyaient la
fin de leur vie de labeur. Leurs demeures misérables, leur nourriture
frugale, la crainte continuelle de la gêne et de la misère, tout cela
disparaîtrait pour faire place à une vie de facilité et d’abondance.
Le Christ remplacerait le pauvre vêtement qui les couvrait le jour et
dans lequel ils s’enroulaient la nuit par les opulentes dépouilles de
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leurs oppresseurs. Tous les cœurs vibraient d’un espoir orgueilleux :
en présence de toutes les nations, Israël allait enfin recevoir les hon-
neurs dus au peuple élu de Dieu, et Jérusalem devenir la capitale
d’un royaume universel.
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