Page 57 - Heureux ceux qui (1995)

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La spiritualité de la loi
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ni de parjurer lorsqu’ils estimaient pouvoir se couvrir par quelque
subterfuge légal.
Jésus condamna leurs pratiques, déclarant que leurs serments
étaient une transgression du commandement de Dieu. Mais le Sau-
veur n’interdit point le serment judiciaire dans lequel Dieu est so-
lennellement pris à témoin que la déclaration énoncée est la vérité,
et rien que la vérité. Lorsque Jésus fut lui-même traduit devant le
Sanhédrin, il ne refusa pas de prêter serment. Prenant la parole, le
souverain sacrificateur lui dit : “Je t’adjure, par le Dieu vivant, de
nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit : Tu l’as
dit.”
Matthieu 26 :63, 64
. Si, au moment où il prononça le Sermon
sur la montagne, Jésus avait condamné le serment judiciaire, il aurait
repris le souverain sacrificateur, et, pour le profit de ses disciples, il
aurait ainsi souligné son propre enseignement.
Beaucoup trompent leurs semblables sans aucune crainte, pour-
tant ils ont appris et le Saint-Esprit leur a montré combien il est
terrible de mentir à son Créateur. Celui qui est appelé à prêter ser-
ment comprend que ce n’est pas seulement devant les hommes, mais
devant Dieu qu’il le fait. S’il rend un faux témoignage, c’est en
présence de celui qui sonde les cœurs et qui connaît la vérité. Le
souvenir des châtiments terribles qui ont frappé ceux qui s’étaient
rendus coupables d’un tel péché le dissuade de les imiter.
Si quelqu’un peut sincèrement prêter serment, c’est bien le chré-
tien. Il vit constamment en présence de Dieu, sachant que ses pensées
sont comme un livre ouvert devant celui auquel nous devons rendre
compte. Aussi, lorsqu’un chrétien est appelé à prêter serment, il
est naturel qu’il se réclame de Dieu, témoin de la véracité de ses
déclarations.
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Jésus pose un principe destiné à rendre les serments inutiles : nos
paroles devraient toujours être strictement vraies. “Que votre parole
soit oui, oui, dit-il, non, non ; ce qu’on y ajoute vient du malin.”
Ainsi se trouvent condamnées les phrases dénuées de sens et
toutes les formules vaines qui frisent le blasphème, les compliments
trompeurs et les libertés que l’on prend avec la vérité : flatteries, exa-
gérations, fraudes commerciales qui sont courantes dans la société
et dans le monde des affaires. Quiconque donc cherche à paraître
ce qu’il n’est pas, ou dont les paroles ne sont pas le reflet exact des
sentiments, ne peut être appelé véridique.