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Jésus-Christ
Voulez-vous aussi devenir ses disciples ? Ils l’insultèrent et dirent :
C’est toi qui es son disciple ; nous, nous sommes disciples de Moïse.
Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-ci, nous ne savons
d’où il est.”
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Le Seigneur Jésus n’ignorait pas l’épreuve endurée par cet
homme ; il lui communiqua sa grâce et lui donna de pouvoir s’ex-
primer de manière à être un témoin du Christ. Ses réponses aux
pharisiens constituaient un blâme sévère à l’adresse de ceux qui l’in-
terrogeaient. Ils se donnaient comme les interprètes des Ecritures,
les guides religieux de la nation ; voici quelqu’un qui opérait des
miracles et ils avouaient ne pas connaître la source de son pouvoir
ni la nature de ses prétentions. “Voilà ce qui est étonnant, dit cet
homme, c’est que vous ne sachiez pas d’où il est ; et il m’a ouvert
les yeux ! Nous savons que Dieu n’exauce pas les pécheurs ; mais si
quelqu’un vénère Dieu et fait sa volonté, celui-là il l’exauce. Jamais
encore on n’a entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un
aveugle-né. Si cet homme n’était pas là de la part de Dieu, il ne
pourrait rien faire.”
Cet homme s’était placé sur le terrain de ses inquisiteurs. Son
raisonnement était inattaquable. Etonnés, les pharisiens se turent,
sous le charme de ses paroles si appropriées. Il y eut un court silence.
Puis les prêtres et les rabbins courroucés serrèrent sur eux leurs vê-
tements, comme pour éviter d’être contaminés par son contact ; ils
secouèrent la poussière de leurs pieds et lui lancèrent cette apos-
trophe : “Tu es né tout entier dans le péché, et c’est toi qui
nous
enseignes !” Et ils l’excommunièrent.
Jésus, sachant ce qui s’était passé, le rencontra tôt après et lui
demanda : “Crois-tu au Fils de Dieu ?” L’aveugle voyait pour la
première fois le visage de son guérisseur. Devant le conseil il avait
vu l’embarras de ses parents et les visages courroucés des rabbins ;
maintenant il voyait le visage aimable et paisible de Jésus. Il avait
déjà, en prenant des risques, reconnu en lui un délégué de la puis-
sance divine ; une révélation supérieure lui est accordée. A la ques-
tion : “Crois-tu au Fils de Dieu ?” il répond : “Qui est-il, Seigneur,
afin que je croie en lui ?” Jésus lui dit : “Tu l’as vu, et celui qui te
parle, c’est lui.” L’homme tomba aux pieds du Sauveur et l’adora.
Non seulement sa vue physique lui avait été rendue, mais les yeux