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Jésus-Christ
Toutes les fois que le Seigneur se prépare à accomplir une œuvre,
Satan pousse quelqu’un à s’y opposer. “Otez la pierre”, dit le Christ.
Autant que cela dépend de vous, préparez mon œuvre. Mais ici,
s’affirme la nature volontaire et ambitieuse de Marthe. Elle ne voulait
pas que l’on vît le corps en décomposition. Le cœur humain est lent
à saisir les paroles du Christ et la foi de Marthe n’avait pas encore
compris la véritable signification de sa promesse.
Jésus reprit Marthe avec des paroles empreintes de la plus grande
douceur. “Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de
Dieu ?” Pourquoi douter de ma puissance ? Pourquoi t’opposer à
mes ordres ? Tu as ma parole. Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu.
Les impossibilités naturelles ne sauraient empêcher l’œuvre du Tout-
Puissant. Le scepticisme et l’incrédulité ne sont pas de l’humilité.
Une foi implicite aux paroles du Christ : voilà la vraie humilité, la
vraie soumission.
“Otez la pierre.” Le Christ aurait pu adresser son ordre directe-
ment à la pierre, qui lui aurait obéi. Il pouvait confier le soin d’ôter
celle-ci aux anges se tenant à ses côtés. A son ordre, des mains
invisibles auraient roulé la pierre. Mais cela devait être fait par des
mains humaines. Le Christ voulait, par là, montrer que l’humanité
doit collaborer avec la divinité. La puissance divine n’est pas appelée
à faire ce qui est au pouvoir de l’homme. Dieu ne se passe pas de
l’aide de l’homme. Il fortifie l’homme, il coopère avec lui dans la
mesure où celui-ci fait usage des facultés et des capacités qui lui ont
été confiées.
L’ordre est exécuté. La pierre du sépulcre taillé dans le roc
est roulée. Tout est fait ouvertement et avec délibération. On peut
constater qu’aucune fraude n’est commise. Le corps de Lazare est
là, dans le froid et le silence de la mort. Les pleureuses cessent leurs
cris. Les assistants, surpris et dans l’attente, se tiennent autour du
sépulcre.
Le Christ est calme devant la tombe. La solennité de l’heure
étreint les âmes. Jésus se rapproche du sépulcre. Levant les yeux au
ciel, il s’écrie : “Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé.”
Peu de temps auparavant, les ennemis du Christ l’avaient accusé de
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blasphème et avaient pris des pierres pour le lapider parce qu’il se
disait le Fils de Dieu. Ils attribuaient ses miracles à la puissance de