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Lazare, sors !
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Satan. Mais voici que le Christ revendique Dieu comme son Père et
déclare, avec une parfaite assurance, qu’il est le Fils de Dieu.
Dans tout ce qu’il faisait, le Christ était le collaborateur de son
Père. Il s’était toujours efforcé de montrer qu’il n’agissait pas d’une
manière indépendante ; c’est par la foi et la prière qu’il accomplis-
sait ses miracles. Le Christ désirait que sa relation avec son Père
fût connue de tous. “Père, dit-il, je te rends grâce de ce que tu m’as
exaucé. Pour moi, je savais que tu m’exauces toujours, mais j’ai
parlé à cause de la foule de ceux qui se tiennent ici, afin qu’ils
croient que c’est toi qui m’as envoyé.” Une démonstration des plus
convaincantes allait être donnée aux disciples et au peuple concer-
nant la relation qui existait entre le Christ et Dieu, et prouver que la
prétention du Christ n’était pas une imposture.
“Après avoir dit cela, il cria d’une voix forte : Lazare, sors !” Sa
voix, claire et pénétrante, transperce les oreilles du mort. Tandis qu’il
parle, sa divinité resplendit à travers son humanité. Sur son visage,
illuminé par la gloire de Dieu, le peuple voit paraître la conscience
de son pouvoir. Tous les regards sont rivés sur l’entrée de la grotte.
Toutes les oreilles sont tendues pour saisir le moindre son. On attend
avec un intérêt intense et inquiet que la divinité du Christ triomphe
de l’épreuve et que soit établi son droit à la filiation divine, — ou
que tout espoir s’évanouisse à jamais.
Quelque chose soudain remue dans la tombe silencieuse, et voici
qu’apparaît, à l’entrée du sépulcre, celui qui était mort. Ses mou-
vements sont gênés par les linges mortuaires dans lesquels il a été
enveloppé, et le Christ ordonne aux spectateurs étonnés : “Déliez-
le, et laissez-le aller.” On voit, une fois de plus, la nécessité de la
collaboration humaine. L’humanité doit travailler au service de l’hu-
manité. Lazare, débarrassé de ses liens, se tient devant les assistants,
non pas amaigri par la maladie, et les membres faibles et vacillants,
mais comme un homme dans la pleine vigueur de l’âge. Ses yeux
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brillent d’intelligence et d’amour pour le Sauveur. Il se jette aux
pieds de Jésus pour l’adorer.
Les personnes présentes sont d’abord muettes d’émerveillement,
puis se déroule une scène indescriptible de réjouissances et d’actions
de grâces. Les sœurs reçoivent comme un don de Dieu leur frère
rendu à la vie ; avec des larmes de joie et des paroles coupées par
l’émotion, elles expriment leur gratitude envers le Sauveur. Tandis