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Malheur à vous, pharisiens !
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des chefs de croire à Jésus, malgré la clarté et la simplicité de ses
enseignements. On ne savait plus que faire et on surveillait, avec
anxiété, les mouvements de ceux que l’on considérait habituellement
comme des modèles.
Par des paraboles, le Christ s’était efforcé d’avertir les chefs, et
en même temps d’instruire ceux d’entre ses auditeurs qui étaient
dociles. Mais il fallait parler encore plus clairement. Jésus devait
briser les chaînes qui maintenaient le peuple dans l’esclavage, à
cause de son attachement à la tradition et de sa confiance aveugle en
un sacerdoce corrompu. Il lui fallait dévoiler le caractère des prêtres,
des chefs et des pharisiens.
“Les scribes et les pharisiens, dit-il, sont assis dans la chaire
de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu’ils vous diront ; mais
n’agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent et ne font pas.” Les
scribes et les pharisiens se prétendaient revêtus, comme Moïse, d’une
autorité divine. Ils prenaient la place de ce législateur en qualité de
docteurs de la loi et de juges du peuple et réclamaient une déférence
et une obéissance absolues. Jésus invita ses auditeurs à faire ce que
les rabbins enseignaient conformément à la loi, mais sans suivre
pourtant leur exemple, car eux-mêmes ne pratiquaient pas les choses
qu’ils prêchaient.
Ils enseignaient aussi bien des choses contraires aux Ecritures.
Jésus dit : “Ils lient des fardeaux pesants et les mettent sur les épaules
des hommes, mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.”
Les pharisiens avaient établi une foule de règles fondées sur la
tradition et qui apportaient des limites déraisonnables à la liberté
individuelle ; ils donnaient, de certaines parties de la loi, des ex-
plications tendant à imposer des observances qu’en secret ils ne
pratiquaient pas eux-mêmes, et dont ils se jugeaient exempts, selon
leurs convenances.
Ils étaient constamment préoccupés de faire montre de leur piété.
Rien ne leur paraissait trop sacré pour atteindre ce but. Dieu avait dit
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à Moïse, à propos de ses commandements : “Tu les attacheras sur ta
main, pour te servir de signe, et tu les porteras en fronteau entre tes
yeux
” Ces paroles revêtent une signification profonde. Méditée et
mise en pratique, la Parole de Dieu ennoblit l’homme tout entier. Les
1.
Deutéronome 6 :8
.