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Jésus-Christ
des prêtres et du temple. Il lui était difficile de rester dans la position
qu’il avait choisie en s’identifiant avec l’humanité.
Les anges du ciel observaient tout ce qui se faisait contre leur
bien-aimé Chef. Ils désiraient ardemment le délivrer. Les anges,
aux ordres de Dieu, sont tout-puissants ; en une certaine occasion,
commandés par le Christ, ils avaient fait mourir cent quatre-vingt-
cinq mille hommes de l’armée assyrienne. Il eût été facile à ces
anges, témoins des scènes honteuses qui accompagnaient le procès
du Christ, de manifester leur indignation en consumant les ennemis
de Dieu, mais aucun ordre de ce genre ne leur fut donné. Celui
qui pouvait exterminer ses ennemis préférait supporter leur cruauté.
L’amour qu’il avait pour son Père et le souvenir de l’engagement pris,
dès avant la fondation du monde, de porter les péchés de l’humanité,
lui faisaient accepter, sans se plaindre, les grossièretés de ceux qu’il
était venu sauver. Il considérait comme une partie de sa mission
d’endurer, dans son humanité, toutes les injures et tous les mauvais
traitements. L’espérance de l’humanité reposait sur la soumission du
Christ à tout ce que des mains et des cœurs d’hommes lui feraient
subir.
Bien que le Christ n’eût fourni aucun prétexte à ses accusateurs,
il était lié et faisait figure de condamné. Il fallait, cependant, sauver
au moins les apparences de la justice, respecter les formes d’un
procès conduit d’après les règles. Les autorités, décidées à faire vite,
savaient de quelle estime Jésus jouissait auprès du peuple, et elles
craignaient qu’une tentative fût faite pour le délivrer, si la nouvelle
de son arrestation était ébruitée. De plus, la célébration de la Pâque
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amènerait un délai d’une semaine si le procès et l’exécution ne
pouvaient avoir lieu immédiatement. Ainsi leur projet serait frustré.
Pour obtenir la condamnation de Jésus, on comptait surtout sur les
clameurs de la populace à laquelle se mêlait la racaille de Jérusalem.
Un retard d’une semaine amènerait peut-être un apaisement de l’ef-
fervescence et rendrait possible une réaction. La meilleure partie du
peuple pourrait alors prendre parti pour le Christ, et plusieurs lui ap-
porteraient un témoignage favorable, en faisant connaître ses œuvres
extraordinaires. Ceci aurait attiré sur le sanhédrin l’indignation du
peuple. On blâmerait alors les poursuites dont Jésus avait été l’objet,
et le Christ, remis en liberté, recevrait de nouveaux hommages de la