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Il faut qu’il croisse
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En dehors du Christ le baptême, tout comme n’importe quel autre
service, n’est que forme vide. “Celui qui désobéit au Fils ne verra
pas la vie.”
Le succès du Christ, que le Baptiste avait salué avec une si
grande joie, fut aussi rapporté aux autorités de Jérusalem. Prêtres
et rabbins avaient éprouvé un sentiment de jalousie en constatant
que l’influence de Jean faisait déserter les synagogues et affluer le
peuple au désert ; or il y avait ici quelqu’un qui attirait les foules
avec plus de puissance. Les chefs d’Israël n’étaient pas disposés
à dire avec Jean : “Il faut qu’il croisse et que je diminue.” Ils se
montrèrent décidés à mettre un terme à cette œuvre qui détournait
d’eux la multitude.
Jésus savait qu’ils n’épargneraient aucun effort pour créer une
division entre ses disciples et ceux de Jean. Il savait qu’une tempête
se préparait qui emporterait l’un des plus grands prophètes jamais
donnés au monde. Désireux d’éviter toute occasion de malentendu
ou de dissension, il se retira tranquillement en Galilée. Nous aussi,
quoique fidèles à la vérité, devrions tâcher d’éviter tout ce qui tend à
la discorde et à la mésentente, qui n’auraient d’autre effet que la perte
des âmes. Suivons l’exemple laissé par Jésus et par Jean-Baptiste
toutes les fois qu’une division est à craindre.
Jean avait été appelé à diriger une œuvre de réforme. Aussi ses
disciples couraient le danger de fixer sur lui leur attention, pensant
que le succès de l’œuvre dépendait de ses efforts et perdant de vue
le fait qu’il avait été un simple instrument entre les mains de Dieu.
L’œuvre de Jean ne suffisait pas à fonder l’Eglise chrétienne. Sa
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mission achevée, il restait une œuvre que son témoignage ne pouvait
accomplir. Ceci, ses disciples ne l’ont pas compris. Quand ils virent
le Christ entreprenant cette œuvre, ils devinrent jaloux et mécontents.
Les mêmes dangers existent encore. Dieu appelle un homme en
vue d’une certaine œuvre ; quand il l’a portée jusqu’au point qu’il
peut lui faire atteindre, le Seigneur en amène d’autres pour la conti-
nuer. Plusieurs, à l’instar des disciples de Jean, s’imaginent que le
succès de l’œuvre dépend du premier ouvrier. L’attention est dirigée
vers l’homme plutôt que vers Dieu, la jalousie intervient, et l’œuvre
de Dieu est compromise. L’homme qui est l’objet d’honneurs immé-
rités est exposé à la tentation d’exagérer sa valeur. Il cesse de sentir