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Jésus-Christ
De même que celui qui était la lumière et la vie des hommes
fut rejeté par les autorités ecclésiastiques aux jours du Christ, de
même il a été rejeté au cours de toutes les générations suivantes.
A maintes reprises le Christ a dû se retirer comme il l’avait fait de
Judée. Quand les réformateurs ont annoncé la Parole de Dieu ils
ne songeaient nullement à se séparer des églises établies ; mais les
conducteurs religieux ne voulaient rien savoir de la lumière, de sorte
que ceux qui en étaient les porteurs durent s’adresser à une autre
classe avide de vérité. De nos jours ils sont rares, parmi les humains,
ceux qui font profession de suivre les réformateurs, ceux qui sont
animés de leur esprit. Rares sont les personnes qui écoutent la voix
de Dieu, prêtes à accepter la vérité d’où qu’elle vienne. Ceux qui
marchent sur les traces des réformateurs se voient souvent forcés
d’abandonner les églises qu’ils aiment afin de pouvoir librement
enseigner les claires vérités de la Parole de Dieu. Et il arrive souvent
que ceux qui cherchent la lumière se voient contraints par ce même
enseignement à quitter l’église de leurs pères pour obéir à leurs
nouvelles convictions.
Les populations de la Galilée, méprisées par les rabbins de Jéru-
salem qui les jugeaient grossières et ignorantes, offraient cependant
au Sauveur un champ d’action plus favorable. Elles étaient plus
zélées, plus sincères ; d’une piété moins étroite, elles avaient l’esprit
plus ouvert, plus accessible à la vérité. En se rendant en Galilée
Jésus ne cherchait pas l’isolement et la solitude. Cette région était
alors très peuplée et la population était plus mélangée d’éléments
étrangers que celle de Judée.
Pendant que Jésus traversait la Galilée, enseignant et guérissant,
des foules accouraient à lui des villes et des villages environnants.
Il en venait même de Judée et des contrées voisines. Il se voyait
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parfois contraint de se dérober à la foule. L’enthousiasme était si
grand qu’il fallait quelque précaution pour éviter de faire redouter
une insurrection aux autorités romaines. Le monde n’avait jamais
connu un temps comme celui-là. Le ciel s’était rapproché de la terre.
Des âmes qui depuis longtemps attendaient la rédemption d’Israël,
et qui avaient faim et soif de justice, se réjouissaient maintenant dans
la grâce d’un Sauveur miséricordieux.
La prédication du Christ se résumait en ces mots : “Le temps
est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et