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Le peuple élu
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de Dieu. Chez un trop grand nombre, toutefois, l’obéissance n’avait
pas l’amour pour mobile. Leur motif était égoïste. Ils rendaient à
Dieu un service extérieur en vue d’obtenir la grandeur nationale.
Au lieu d’être la lumière du monde, ils s’excluaient du monde pour
échapper à la tentation de l’idolâtrie. Moïse avait donné des instruc-
tions par lesquelles Dieu limitait leurs rapports avec les idolâtres ;
mais cet enseignement donna lieu à de fausses interprétations. Le
but était de les empêcher de se conformer aux usages des païens.
Mais on s’en servit pour dresser un mur de séparation entre Israël
et les autres nations. Les Juifs considéraient Jérusalem comme leur
paradis et ils veillaient jalousement à priver les Gentils des grâces
du Seigneur.
De retour de Babylone, on voua une grande attention à l’ins-
truction religieuse. Des synagogues furent construites dans toutes
les parties de la contrée ; la loi y était exposée par des prêtres et
des scribes. Des écoles furent établies ; outre les arts et les sciences
on y enseignait les principes de la justice. Mais ces institutions se
corrompirent. Pendant la captivité, bien des personnes avaient subi
l’influence des idées et des coutumes païennes, et cela fut introduit
dans le service religieux. On se conforma à bien des égards aux
usages des idolâtres.
En s’éloignant de Dieu les Juifs perdirent presque complètement
de vue l’enseignement que recélait le service rituel, service que le
Christ lui-même avait institué. Dans toutes ses parties ce service
était un symbole se rapportant au Christ ; à l’origine, il était plein de
vitalité et de beauté spirituelle. Mais les Juifs perdirent la vie spiri-
tuelle, tout en retenant leurs cérémonies comme des choses mortes.
Ils plaçaient leur confiance dans les sacrifices et les ordonnances
plutôt que de s’appuyer sur celui que ces choses annonçaient. Pour
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suppléer à ce qu’ils avaient perdu, les prêtres et les rabbins multi-
plièrent leurs propres exigences ; plus ils devenaient rigides, moins
ils faisaient place à l’amour de Dieu. Ils mesuraient le degré de leur
sainteté par la multitude de leurs cérémonies alors que leurs cœurs
étaient remplis d’orgueil et d’hypocrisie.
Avec leurs prescriptions détaillées et accablantes, l’observation
de la loi devenait impossible. Ceux qui désiraient servir Dieu et qui
s’efforçaient en même temps d’observer les préceptes rabbiniques
peinaient sous un lourd fardeau. Leur conscience troublée ne leur