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Jésus-Christ
perverti à tel point que, bien loin de refléter le caractère d’amour du
Père céleste, l’observation de ce jour manifestait plutôt le caractère
d’hommes égoïstes et arbitraires. L’enseignement des rabbins tendait
à représenter Dieu comme donnant des lois impossibles à observer.
On en venait à considérer Dieu comme un tyran, et à penser que
l’observation du sabbat, telle qu’il l’exigeait, rendait les hommes
durs et cruels. Le Christ entreprit de redresser ces erreurs. Bien
que poursuivi sans répit par les rabbins, il ne se donna même pas
l’apparence de se conformer à leurs exigences, mais alla droit son
chemin, observant le sabbat selon la loi de Dieu.
Un jour de sabbat, en revenant du lieu de culte, où il avait pro-
longé son activité, le Sauveur et ses disciples traversèrent un champ
de blé mûr. Ceux-ci se mirent à ramasser quelques épis et à les
froisser entre leurs mains pour en manger le grain. Cet acte, s’il avait
été accompli un autre jour, eût passé inaperçu, car on était libre de
manger ce qui se trouvait à sa portée dans un champ, un verger ou
une vigne
Un jour de sabbat un acte aussi simple passait pour
une profanation. Ramasser des grains et les froisser entre ses mains
équivalait à une sorte de moisson et de battage. Il y avait donc, dans
l’esprit des rabbins, double transgression.
Ceux qui épiaient Jésus s’empressèrent de formuler leur blâme :
“Voici, tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire pendant
le sabbat.”
Quand Jésus avait été accusé de transgresser le sabbat à Béthesda,
il s’était défendu en affirmant sa filialité divine, et en déclarant qu’il
agissait en harmonie avec son Père. Cette fois-ci ce sont les disciples
qu’on accuse, et Jésus répond par des exemples tirés de l’Ancien
Testament, où sont relatés des actes accomplis, le jour du sabbat, par
des hommes qui se trouvaient au service de Dieu.
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Les docteurs juifs se glorifiaient de leur connaissance des Ecri-
tures, mais la réponse du Sauveur impliquait un reproche d’igno-
rance. “N’avez-vous pas lu, dit-il, ce que fit David, lorsqu’il eut faim,
lui et ses gens ; comment il entra dans la maison de Dieu et mangea
les pains de proposition que ... les prêtres seuls avaient la permission
de manger ?” “Puis il leur dit : Le sabbat a été fait pour l’homme,
et non l’homme pour le sabbat.” “Ou n’avez-vous pas lu dans la loi
9.
Deutéronome 23 :24, 25
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