Page 263 - J

Basic HTML Version

Il en désigna douze
259
Père, et cela nous suffit
” Le disciple qui venait de passer trois
années avec Jésus était encore bien lent à croire.
La confiance enfantine de Nathanaël forme un contraste heureux
avec l’incrédulité de Philippe. C’était une nature ardente, dont la foi
s’emparait des réalités célestes. Mais Philippe était un élève à l’école
du Christ, et le divin Maître fit preuve à son égard d’une patience
à toute épreuve. Quand, plus tard, le Saint-Esprit fut répandu sur
les disciples, Philippe devint un maître accompli, sachant de quoi il
parlait, enseignant avec une assurance qui portait la conviction chez
ses auditeurs.
Pendant que Jésus préparait les disciples en vue de leur consécra-
tion, un homme qui n’avait pas été convoqué insista pour être reçu.
C’était Judas Iscariot, qui se faisait passer pour disciple du Christ.
Sollicitant une place dans le cercle intime des disciples du Christ,
il déclara, ardemment et avec une sincérité apparente : “Maître, je
te suivrai partout où tu iras.” Jésus ne voulant ni le repousser ni
l’accueillir, se contenta de prononcer ces paroles mélancoliques :
“Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ;
mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête
” Judas croyait
à la messianité de Jésus ; en se joignant aux apôtres il comptait s’as-
surer une haute position dans le nouveau royaume. Jésus, par cette
allusion à sa pauvreté, voulut couper court à cet espoir.
Les disciples désiraient vivement voir Judas parmi eux. De belle
[282]
apparence, doué d’une grande intelligence et de beaucoup d’habileté,
il fut recommandé par eux à Jésus comme pouvant devenir très utile
à son œuvre. On fut surpris de voir Jésus le recevoir froidement.
Les disciples étaient d’ailleurs très déçus de constater le peu
d’efforts que faisait Jésus pour s’assurer le concours des chefs d’Is-
raël. A leur point de vue, il commettait une erreur en n’affermissant
pas sa cause avec l’appui de ces hommes influents. Ils eussent douté
de la sagesse de leur Maître s’il avait renvoyé Judas. L’histoire sub-
séquente de celui-ci devait leur montrer combien il est périlleux de
se laisser influencer par des considérations humaines quand il s’agit
de décider si un homme est apte ou non à l’œuvre de Dieu. C’eût été
4.
Jean 14 :5-8
.
5.
Matthieu 8 :19, 20
.