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Le sermon sur la montagne
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dans la grande bataille qui se livre pour la justice et ajoute à la joie
du triomphe final. Loin de redouter et d’éviter l’épreuve de la foi
et de la patience, on l’acceptera donc joyeusement. Préoccupés de
s’acquitter de leurs obligations envers le monde, et désireux d’ob-
tenir l’approbation de Dieu, ses serviteurs accompliront tout leur
devoir, sans se soucier de la crainte ou de l’amour des hommes.
“C’est vous qui êtes le sel de la terre”, a dit Jésus. Ne vous retirez
pas du monde afin d’échapper à la persécution. Demeurez parmi les
hommes, pour que l’amour divin soit un sel qui préserve le monde
de la corruption. Les cœurs qui répondent à l’influence du Saint-
Esprit deviennent autant de canaux par lesquels Dieu fait couler
ses bénédictions. Le monde serait abandonné à la désolation et à
la destruction, fruits de la domination de Satan, si ceux qui servent
Dieu étaient enlevés de la terre, et si son Esprit était retiré du milieu
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des hommes. Bien qu’ils ne s’en rendent pas compte, les méchants
doivent même la bénédiction de l’existence actuelle à la présence,
en ce monde, du peuple de Dieu qu’ils méprisent et oppriment. Mais
ceux qui n’ont que le nom de chrétiens sont comme un sel qui aurait
perdu sa saveur. Ils n’exercent pas une bonne influence dans le
monde et sont plus dangereux que les incrédules, car ils donnent une
fausse idée de Dieu.
“C’est vous qui êtes la lumière du monde.” Les Juifs s’attri-
buaient le monopole du salut ; le Christ leur montra que le salut est
comme la lumière du soleil : il appartient à tout le monde. La reli-
gion de la Bible ne se laisse pas enfermer entre les couvertures d’un
livre ou les murs d’un temple. On ne doit pas s’en servir occasion-
nellement, à son profit, et la délaisser ensuite. Elle doit sanctifier la
vie quotidienne, se manifester dans toutes les affaires et dans toutes
les relations sociales.
Le caractère n’est pas un manteau dont on peut se revêtir ; c’est
quelque chose qui rayonne de l’intérieur. Si nous voulons conduire
d’autres âmes dans la voie de la justice, il faut que le principe de
la justice soit enchâssé dans nos cœurs. On peut, par une simple
profession de foi, proclamer la théorie de la religion, mais il faut une
piété pratique pour placer la parole de vérité devant les yeux. Une
vie conséquente, une conversation sainte, une intégrité inébranlable,
un esprit actif, bienfaisant, un exemple de piété, voilà les moyens
par lesquels la lumière est apportée au monde.