Donnez-leur vous-mêmes à manger
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soleil, envoyés de Dieu, qui font que “la terre produit d’elle-même,
d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin le blé bien formé dans l’épi
. C’est
Dieu qui, chaque jour, nourrit des millions d’êtres humains grâce
aux moissons des champs. Parce que les hommes, en prenant soin
du grain et en préparant le pain, sont appelés à coopérer avec Dieu,
ils perdent de vue le facteur divin. Ils ne donnent pas à Dieu la gloire
due à son saint nom. Ce qui est l’effet de sa puissance est attribué
à des causes naturelles ou à des moyens humains. L’homme est
glorifié à la place de Dieu, dont les dons généreux sont dérivés vers
des usages égoïstes, et ce qui devait être une bénédiction devient
une malédiction. Dieu veut modifier tout cela. Il désire que nos
sens émoussés s’éveillent pour que nous discernions son immense
bonté et que nous le glorifiions à cause des manifestations de sa
puissance. Il désire que nous le reconnaissions dans ses dons, pour
que, conformément à son intention, ceux-ci deviennent vraiment,
pour nous, un sujet de bénédiction. C’est là le but que le Christ se
proposait en accomplissant des miracles.
Il resta beaucoup de nourriture après que la foule eut été rassa-
siée. Mais celui qui disposait de toutes les ressources de l’infinie
puissance donna cet ordre : “Ramassez les morceaux qui restent,
afin que rien ne se perde.” Il ne s’agissait pas seulement de placer les
pains dans des paniers. Il y avait là une double leçon. Rien ne doit
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être gaspillé. Il ne faut laisser perdre aucun avantage temporel, ni
dédaigner ce qui peut être utile à un être humain. Que l’on ramasse
tout ce qui soulagera les affamés de la terre. Le même soin devrait
être apporté aux choses spirituelles. Quand les paniers furent remplis
des morceaux qui restaient, les personnes présentes songèrent aux
amis qu’elles avaient laissés chez elles. Elles voulurent leur garder
une part du pain béni par le Christ. Le contenu des paniers fut dis-
tribué à la foule empressée, qui l’emporta dans toutes les régions
d’alentour. Ceux qui avaient participé à la fête devaient apporter à
d’autres le pain descendu du ciel pour répondre aux aspirations de
l’âme. Ils devaient répéter ce qu’ils avaient appris des merveilles de
Dieu. Rien ne devait se perdre. Pas une parole, concernant le salut
éternel, ne devait tomber à terre sans effet.
1.
Marc 4 :28
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