Complot de prêtres
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Ne tenant aucun compte de leurs formes et de leurs cérémonies, il
avait encouragé les pécheurs à s’adresser directement à Dieu, le Père
des miséricordes, et à lui faire connaître leurs besoins. Ainsi, d’après
eux, il avait méprisé le sacerdoce. Il avait refusé de reconnaître la
théologie des écoles rabbiniques. En exposant au grand jour l’incon-
duite des prêtres, il avait irréparablement compromis leur influence.
Il avait neutralisé l’effet de leurs maximes et de leurs traditions en
déclarant qu’ils anéantissaient la loi de Dieu par leurs règlements
rituels si rigides. Satan rappela toutes ces choses à leur esprit et leur
suggéra qu’ils devaient mettre Jésus à mort s’ils voulaient mainte-
nir leur autorité. Ils suivirent ce conseil. La crainte de perdre leur
pouvoir leur paraissait un motif suffisant pour prendre une décision.
A part quelques-uns, qui n’osèrent pas exprimer leur opinion, le
sanhédrin reçut les paroles de Caïphe comme les paroles de Dieu. Le
conseil se trouva soulagé ; la discorde cessa. On décida de mettre le
Christ à mort à la première occasion favorable. En rejetant la preuve
de la divinité de Jésus, ces prêtres et ces chefs s’étaient enfermés
dans des ténèbres impénétrables. Ils s’étaient placés entièrement
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sous la domination de Satan qui allait les précipiter dans une ruine
éternelle. Mais celui-ci avait si bien réussi à les tromper qu’ils se
félicitaient eux-mêmes, se considérant comme des patriotes désireux
de sauver leur nation.
Les sanhédristes redoutaient, toutefois, de prendre contre Jésus
des mesures précipitées, de crainte d’irriter le peuple et d’attirer sur
eux-mêmes la peine qu’ils méditaient pour Jésus. Cette considération
amena un délai dans l’exécution de la sentence prononcée par le
conseil. Les complots des prêtres n’échappèrent pas au Sauveur. Il
savait qu’ils voulaient se débarrasser de lui et que leur dessein ne
tarderait pas à se réaliser. Mais ce n’était pas à lui de hâter la crise ;
il se retira donc de la contrée, emmenant les disciples avec lui. Ainsi
Jésus confirmait, par son propre exemple, la recommandation qu’il
avait faite aux disciples : “Quand on vous persécutera dans cette
ville-ci, fuyez dans une autre
” Il y avait un vaste champ où ils
pouvaient travailler au salut des âmes ; et à moins que leur fidélité
ne l’exigeât, les serviteurs du Seigneur ne devaient pas mettre leur
vie en péril.
1.
Matthieu 10 :23
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