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Dans la maison de Simon
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lui. Sa religion avait consisté en un vêtement pharisaïque. Il avait
méprisé la compassion de Jésus. Il n’avait pas reconnu en lui le
représentant de Dieu. Marie était une pécheresse pardonnée, lui était
un pécheur non pardonné. La règle inflexible de justice qu’il avait
voulu appliquer à Marie servait à le condamner.
Jésus s’était montré bon en ne réprimandant pas ouvertement Si-
mon en présence des invités : Simon en fut touché. Il n’avait pas été
traité comme il eût voulu voir traiter Marie. Il vit que Jésus n’avait
pas l’intention de dévoiler ses fautes à d’autres, mais qu’il s’efforçait
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simplement de le convaincre en lui présentant son véritable état, et
de soumettre son cœur en lui témoignant une bonté miséricordieuse.
Un blâme sévère infligé à Simon n’aurait fait que l’endurcir et rendre
son repentir plus difficile, tandis qu’un avertissement, donné avec
douceur, eut pour effet de le convaincre de son erreur. Il vit l’im-
mensité de sa dette envers le Maître. Sa fierté fut humiliée, il se
repentit, et l’orgueilleux pharisien devint un disciple humble, prêt
au sacrifice.
Marie avait été considérée comme une grande pécheresse, mais
le Christ connaissait les circonstances qui avaient influencé sa vie. Il
eût pu éteindre dans son âme les dernières étincelles d’espoir, mais
il s’en garda bien. C’est lui qui l’avait sauvée du désespoir et de la
ruine. Par sept fois il avait chassé les démons qui dominaient son
cœur et son esprit. Elle avait entendu les prières qu’il avait adressées
au Père, avec de grands cris, en sa faveur. Elle savait combien le
péché paraissait odieux à sa pureté immaculée, et, par la force divine,
elle avait remporté la victoire.
Alors que son cas paraissait désespéré, à vues humaines, le
Christ, discernant les meilleurs traits de sa nature, aperçut, en Marie,
des possibilités de relèvement. Le plan de la rédemption a ouvert
devant l’humanité la perspective de grandes réalisations auxquelles
Marie serait appelée. Sa grâce a rendu la pécheresse capable de
participer à la nature divine. Après être tombée, après être devenue
la demeure des démons, elle fut initiée à la communion et au service
du Sauveur. C’est Marie qui s’asseyait à ses pieds pour recevoir ses
instructions. C’est elle qui répandit sur sa tête l’huile précieuse et
arrosa ses pieds de larmes. Elle fut la première à courir au tombeau
après la résurrection. C’est Marie qui, la première aussi, annonça le
Sauveur ressuscité.