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Jésus-Christ
annoncer par la trompette de Dieu ; mais une telle manifestation eût
été contraire au but de sa mission, contraire aussi à la loi qui avait
gouverné sa vie. Il resta fidèle à l’humble sort qu’il s’était fait. Il
devait porter le fardeau de l’humanité jusqu’au moment où sa vie
serait offerte pour la vie du monde.
Ce jour, qui semblait aux disciples le plus beau de leur vie,
eût été obscurci de sombres nuages s’ils avaient pu prévoir que
ces réjouissances n’étaient que le prélude des souffrances et de la
mort de leur Maître. Bien qu’il leur eût souvent parlé de son sacrifice
inévitable, dans le joyeux triomphe du moment présent, ils oubliaient
ses tristes paroles, et préféraient s’attendre à le voir jouir d’un règne
prospère, sur le trône de David.
Le cortège s’accroissait continuellement, et presque tous étaient
saisis par l’inspiration du moment et contribuaient à faire retentir
les hosannas, de colline en colline, et de vallée en vallée. Sans cesse
éclataient ces cris : “Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui
vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts !”
On n’avait jamais vu un cortège aussi glorieux. Il ne ressemblait
pas à celui des plus célèbres conquérants de la terre. Aucune suite
de captifs gémissants ne figurait comme trophée de victoire. Mais le
Sauveur était entouré des glorieux trophées de son travail d’amour
en faveur de l’homme pécheur. Ils étaient là, les captifs qu’il avait
arrachés au pouvoir de Satan, et ils louaient Dieu de leur délivrance.
Les aveugles auxquels il avait rendu la vue montraient le chemin.
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Les muets dont il avait délié la langue faisaient entendre les hosannas
les plus retentissants. Les estropiés qu’il avait guéris sautaient de
joie et se montraient plus empressés que les autres à rompre des
branches de palmiers et à les agiter devant le Sauveur. Des veuves
et des orphelins célébraient le nom de Jésus à cause des œuvres de
miséricorde qu’il avait accomplies en leur faveur. Les lépreux qu’il
avait purifiés étalaient sur son chemin leurs vêtements, — vêtements
qui n’étaient plus souillés par la maladie, — et l’acclamaient comme
le Roi de gloire. Ceux que sa voix avait réveillés du sommeil de la
mort étaient présents dans la foule. Lazare, dont le corps avait senti
la corruption dans le sépulcre, et qui, maintenant, était en possession
d’une pleine vigueur, conduisait l’animal sur lequel le Sauveur était
assis.