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Ton roi vient
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Bon nombre de pharisiens présents, dévorés d’envie et de malice,
cherchaient à donner une autre direction au courant populaire en
faisant usage de toute leur autorité pour calmer le peuple ; mais leurs
appels et leurs menaces ne faisaient qu’accroître l’enthousiasme. En
désespoir de cause et craignant que la multitude, ayant la force du
nombre, ne voulût couronner Jésus roi, ils se frayèrent un passage à
travers la foule, jusqu’à l’endroit où se trouvait le Sauveur, et l’ac-
costèrent avec des paroles de reproches et de menaces : “Maître,
reprends tes disciples.” Ils prétendaient que d’aussi bruyantes dé-
monstrations étaient illégales et ne seraient pas permises par les
autorités. Mais Jésus les réduisit au silence par cette réplique : “Je
vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront !” Cette scène de
triomphe prédite par le prophète était conforme au dessein de Dieu
et l’homme était impuissant à faire échouer le plan divin. Dieu au-
rait prêté une voix aux pierres inanimées pour qu’elles saluassent
son Fils de leurs louanges si les hommes s’y étaient refusés. Les
pharisiens durent se retirer, et des centaines de voix répétèrent les
paroles de Zacharie : “Tressaille de joie, fille de Sion ! Pousse des
cris d’allégresse, fille de Jérusalem! Voici que ton roi vient à toi ; il
est juste et victorieux, humble et monté sur un âne, sur le poulain
d’une ânesse.”
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Quand le cortège eut atteint le sommet de la colline, Jésus s’ar-
rêta, avec la foule, avant de descendre dans la ville. Jérusalem s’éten-
dait devant eux dans sa gloire, baignée par la lumière du soleil cou-
chant. Le temple attirait tous les regards ; sa grandeur majestueuse
dominait tout le reste et il paraissait montrer le ciel comme pour
diriger le peuple vers le seul Dieu vivant et vrai. Pendant longtemps
ce temple avait été l’orgueil et la gloire de la nation d’Israël. Les
Romains eux-mêmes se glorifiaient de sa magnificence. Un roi éta-
bli par les Romains avait joint ses efforts à ceux des Juifs pour le
reconstruire et l’embellir, et l’empereur de Rome l’avait enrichi de
ses dons. Par sa solidité, sa richesse et sa splendeur, il était l’une des
merveilles du monde.
Alors que le soleil couchant jetait des reflets d’or sur les cieux,
sa gloire resplendissante éclairait les marbres blancs des murs du
temple et étincelait sur ses piliers dorés. A le voir du haut de la
colline où se tenait Jésus avec ses disciples, il avait l’aspect d’une
construction massive de neige, surmontée de faîtes dorés. A l’en-