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Jésus-Christ
prophètes, avait appelé sur elle les jugements de Dieu. Les contem-
porains du Christ assumèrent la responsabilité de ces péchés en
suivant la même ligne de conduite. La faute de cette génération-là
riva sur elle les chaînes forgées par la nation au cours des siècles.
Pour chaque homme il est un jour favorable où la lumière illu-
mine sa route, un temps de grâce où il peut se réconcilier avec Dieu.
Mais cette grâce a une limite ; la miséricorde continuera à intercéder
pendant des années, tout en étant méconnue et repoussée, cependant
un moment vient où elle fait entendre son dernier appel. Le cœur
s’endurcit à tel point qu’il cesse de répondre à l’Esprit de Dieu.
Alors la voix douce et insinuante cesse de supplier le pécheur, les
reproches et les avertissements ne sont plus entendus.
Ce jour-là était arrivé pour Jérusalem. Jésus pleura amèrement
sur la cité condamnée qu’il ne pouvait plus délivrer. Il avait épuisé
ses moyens. En rejetant les avertissements de l’Esprit de Dieu, Israël
avait refusé les seuls moyens de salut. Il ne restait pas d’autre pouvoir
qui pût le délivrer.
La nation juive représente ceux qui, dans tous les âges, dé-
daignent les appels de l’Amour infini. C’est en pensant aux péchés
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de tous les temps que le Christ versait des larmes sur Jérusalem.
Ceux qui méprisent les réprimandes et les appels du Saint-Esprit
de Dieu peuvent lire leur propre condamnation dans les jugements
prononcés sur Israël.
Il y en a beaucoup, en notre génération qui, témoins des ma-
nifestations de la puissance de Dieu, suivent les traces des Juifs
incrédules. Le Saint-Esprit a parlé à leurs cœurs ; néanmoins ils
résistent dans leur incrédulité, ne voulant pas confesser leurs er-
reurs ; ils repoussent le message et le messager. Les moyens mêmes
que Dieu emploie pour les relever deviennent pour eux une pierre
d’achoppement.
Les prophètes de Dieu qui mettaient en lumière les péchés ca-
chés, étaient l’objet de la haine de l’Israël apostat. Le roi Achab
considérait Elie comme son ennemi parce que le prophète lui repro-
chait fidèlement les iniquités qu’il commettait en secret. De même,
actuellement, le serviteur du Christ qui censure le péché s’attire
le dédain et les railleries. La vérité biblique, la religion du Christ,
doit lutter contre un fort courant d’impuretés morales. Le préjugé
est même plus puissant dans les cœurs, aujourd’hui, qu’au temps