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Un peuple condamné
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coup ne se conforment pas à la vie miséricordieuse et désintéressée
du Christ. Tout en se croyant d’excellents chrétiens, ils ne savent
pas en quoi consiste le service de Dieu. Ils recherchent leur propre
plaisir et n’agissent qu’en vue du moi. Le temps n’a de valeur, à
leurs yeux, que s’ils l’emploient à amasser dans leur intérêt. C’est
là leur préoccupation constante. Ils ne sont pas au service d’autrui,
mais d’eux-mêmes. Dieu les a créés pour un service désintéressé,
pour qu’ils viennent en aide à leurs semblables par tous les moyens
possibles, mais leur égoïsme est si démesuré qu’il absorbe toute leur
activité ; ils ne se tiennent pas en contact avec l’humanité. Ceux
qui vivent ainsi pour eux-mêmes ressemblent au figuier qui avait
beaucoup de prétention et point de fruit. Ils respectent les formes
du culte et n’ont ni repentance, ni foi. Ils prétendent honorer la loi
de Dieu, l’obéissance leur fait défaut. Ils disent, mais ne font pas.
Par la sentence prononcée contre le figuier, le Christ a montré com-
bien de vaines prétentions sont odieuses à ses yeux. Le pécheur
avéré, d’après lui, est moins coupable que celui qui, tout en faisant
profession de servir Dieu, ne porte aucun fruit à sa gloire.
La parabole d’un autre figuier stérile, donnée avant la visite du
Christ à Jérusalem, se rattache étroitement à la leçon enseignée
par la malédiction prononcée sur le figuier qui n’avait pas de fruit
parmi ses feuilles. Le vigneron plaida en faveur de l’arbre stérile :
“Maître, laisse-le encore cette année ; d’ici-là je creuserai tout autour
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et j’y mettrai du fumier. Peut-être à l’avenir produira-t-il du fruit ;
sinon, tu le couperas
” L’arbre qui ne donnait pas de fruit allait être
l’objet de soins plus attentifs. Aucun avantage ne lui serait refusé. Si
malgré tout il restait sans fruit, rien ne le sauverait de la destruction.
La parabole n’annonçait pas quel serait le résultat de l’effort du
vigneron. Tout dépendait de ceux à qui le Christ adressait la parole.
Ils étaient représentés par le figuier stérile : à eux de décider de
leur destinée. Le ciel leur accorda tous les avantages dont il pouvait
disposer, mais cette abondance de bénédictions ne leur profita pas.
L’acte par lequel le Christ maudit le figuier sans fruit faisait prévoir le
résultat. Ils s’étaient rendus responsables de leur propre destruction.
Pendant plus de mille ans, la nation juive, abusant de la grâce
de Dieu, rejetant les avertissements divins et mettant à mort les
7.
Luc 13 :8, 9
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