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Jésus-Christ
rence sous laquelle l’humilité, l’amour, la bienveillance faisaient
défaut.
Tous les figuiers du verger n’avaient point de fruit, cependant
les arbres qui n’avaient pas de feuilles ne suscitaient ni désir ni
déception. Ces arbres-là représentaient bien les païens. La piété leur
manquait aussi bien qu’aux Juifs ; mais ils ne faisaient pas profession
de servir Dieu. Ils ne se vantaient pas de leur bonté. Ils ignoraient
les œuvres et les voies de Dieu. Pour eux, la saison des figues n’était
pas encore arrivée. Ils attendaient encore le jour qui leur apporterait
la lumière et l’espérance. Tandis que les Juifs, qui avaient reçu
de Dieu de plus grandes bénédictions, devaient rendre compte du
mauvais usage qu’ils avaient fait de ces dons. Les privilèges dont ils
se glorifiaient ne servaient qu’à aggraver leur culpabilité.
Jésus, ayant eu faim, s’était approché du figuier pour y chercher
de la nourriture. Désireux de trouver des fruits de justice, il s’était
également approché d’Israël et avait prodigué ses dons aux Juifs afin
qu’ils portassent du fruit pour le bonheur du monde. En retour des
avantages qu’il leur avait accordés, il sollicitait leur amour et leur
collaboration à l’œuvre de sa grâce. Il désirait voir en eux l’esprit
de renoncement et de compassion, du zèle pour Dieu, et un ardent
besoin de travailler au salut de leurs semblables. En observant la
loi divine, ils eussent accompli la même œuvre désintéressée que le
Christ. Malheureusement l’orgueil étouffait en leur cœur l’amour
pour Dieu et pour les hommes. En refusant de se mettre au service
des autres, en ne communiquant pas au monde les trésors de vérité
que Dieu leur avait confiés, ils allèrent au-devant de leur ruine. Et,
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maintenant, ils pouvaient voir sur le figuier stérile l’image de leurs
propres péchés et de leur châtiment. Flétri, les racines desséchées,
foudroyé par la malédiction du Sauveur, le figuier annonçait ce que
deviendrait le peuple juif quand la grâce de Dieu lui serait retirée.
Pour avoir refusé de transmettre la bénédiction, ils cesseraient eux-
mêmes d’en bénéficier. C’est “ce qui t’a perdu, ô Israël
.
Cet avertissement est pour tous les temps. En maudissant le fi-
guier créé par sa propre puissance, le Christ a donné un avertissement
à toutes les églises et à tous les chrétiens. Personne ne peut mettre
en pratique la loi de Dieu sans se placer au service d’autrui. Beau-
6.
Osée 13 :9
.