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Un peuple condamné
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les branches aux feuilles flétries attirèrent leur attention. “Rabbi,
regarde, dit Pierre, le figuier que tu as maudit a séché.”
Les disciples avaient été étonnés en voyant le Christ maudire
le figuier. Cela ne leur paraissait pas conforme à sa manière habi-
tuelle. Ils l’avaient souvent entendu dire qu’il n’était pas venu pour
condamner le monde mais pour le sauver, et se souvenaient de ses
paroles : “Le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des
hommes, mais pour les sauver
” Ses œuvres merveilleuses avaient
servi à relever, et non pas à détruire. Les disciples ne l’avaient connu
que comme régénérateur et guérisseur. Ils se demandaient quel était
le but de cet acte isolé.
Dieu “prend plaisir à faire grâce”. “Aussi vrai que je suis vivant,
dit le Seigneur, l’Eternel, je prends plaisir non pas à la mort du mé-
chant, mais à sa conversion et à son salut
” L’œuvre de destruction
et de condamnation est pour lui une “œuvre étrange
. Mais c’est
avec miséricorde et avec amour qu’il soulève le voile qui cache
l’avenir, et qu’il révèle aux hommes les conséquences d’une vie de
péché.
La malédiction du figuier était une parabole en action. Cet
arbre stérile, dont le feuillage prétentieux paraissait jeter un défi
au Christ, était un symbole de la nation juive. Le Sauveur voulait
faire connaître aux disciples la cause du jugement d’Israël et l’im-
possibilité d’échapper à celui-ci. C’est pour cela qu’il prêta des
qualités morales à cet arbre et s’en servit pour exposer une vérité
divine. Les Juifs, faisant profession d’être fidèles à Dieu, se tenaient
à l’écart de toutes les autres nations. Ils avaient été l’objet de faveurs
spéciales de sa part, et ils s’attribuaient une justice supérieure à celle
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des autres peuples. Bien que contaminés par l’amour du monde et
par la soif du gain, ils se vantaient de leurs connaissances et, pleins
d’hypocrisie, ils ignoraient les vraies exigences de Dieu. Comme
l’arbre stérile, ils exhibaient leurs branches orgueilleuses, à l’aspect
luxuriant et magnifique, qui ne portaient que des feuilles. La religion
juive, avec son temple splendide, ses autels sacrés, ses prêtres mitrés
et ses cérémonies impressionnantes, avait vraiment une belle appa-
3. (
Luc 9 :56
), version Lausanne.
4.
Michée 7 :18
;
Ezéchiel 33 :11
.
5. (
Ésaïe 28 :21
), version Lausanne.