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Le temple purifié à nouveau
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étaient même devenus entre leurs mains des moyens de s’enrichir ; le
caractère sacré du service sacrificiel s’était effacé, dans une grande
mesure, aux yeux du peuple. Ceci souleva l’indignation de Jésus ; il
savait que son sang, qui allait bientôt être répandu pour les péchés
du monde, ne serait pas plus estimé par les prêtres et les anciens que
ne l’était le sang des bêtes qu’ils voyaient couler constamment.
Le Christ s’était élevé contre ces abus quand il faisait dire au pro-
phète Samuel : “L’Eternel prend-il autant de plaisir aux holocaustes
et aux sacrifices qu’à l’obéissance due à sa voix ? Or l’obéissance
vaut mieux que le sacrifice ; la soumission vaut mieux que la graisse
des béliers.” Esaïe, d’autre part, apercevant l’apostasie des Juifs dans
une vision prophétique, leur avait dit : “Ecoutez la parole de l’Eter-
nel, chefs de Sodome ! Prêtez l’oreille à la loi de notre Dieu, peuple
de Gomorrhe ! Que m’importe la multitude de vos sacrifices ? dit
l’Eternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse
des veaux gras. Je ne prends point plaisir au sang des taureaux,
des agneaux et des boucs. Quand vous venez vous présenter devant
ma face, qui vous a demandé de fouler mes parvis ? ... Lavez-vous,
purifiez-vous ! Ecartez de mes yeux vos méchantes actions. Cessez
de mal faire. Apprenez à bien faire, recherchez la justice ; soutenez
l’opprimé, faites droit à l’orphelin, défendez la veuve
Celui qui avait donné autrefois ces prophéties, renouvelait l’aver-
tissement, pour la dernière fois. En conformité avec la prophétie,
le peuple avait proclamé Jésus Roi d’Israël. Le Christ avait reçu
leurs hommages, et accepté le titre de roi. Il devait maintenant agir
comme tel. Il savait bien qu’il tenterait en vain de réformer un sacer-
doce corrompu ; néanmoins, il devait accomplir son œuvre ; il devait
prouver sa mission divine à un peuple incrédule.
Une fois de plus, le regard perçant de Jésus se promena à tra-
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vers le parvis profané du temple. Tous les yeux étaient fixés sur
lui. Prêtres et chefs, pharisiens et païens, considéraient, avec éton-
nement et avec crainte, celui qui se tenait devant eux, dans toute
la majesté d’un roi céleste. La divinité transparaissait à travers son
humanité, conférant au Christ une dignité et une gloire qu’il n’avait
encore jamais manifestées. Ceux qui se trouvaient près de lui s’éloi-
gnèrent autant que le leur permit la foule. Le Sauveur resta seul avec
1.
1 Samuel 15 :22
;
Ésaïe 1 :10-12, 16, 17
.