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Le temple purifié à nouveau
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Tous ces faits et dires du Christ avaient leur importance, et
devaient exercer une influence croissante, après la crucifixion et
l’ascension. Plusieurs de ceux qui avaient attendu, avec anxiété, le
résultat de l’interrogation de Jésus, deviendraient plus tard ses dis-
ciples, attirés à lui, principalement, par les paroles entendues en ce
jour remarquable. Ce qui s’était passé dans les parvis du temple ne
s’effacerait jamais des mémoires. On remarquait, au cours de leur
entretien, un contraste frappant entre Jésus et le souverain sacrifica-
teur. L’orgueilleux dignitaire du temple, vêtu de vêtements riches et
coûteux, portait sur la tête une tiare resplendissante. Son apparence
majestueuse, rehaussée par ses cheveux argentés et sa longue barbe
flottante, inspirait la crainte. Devant cet auguste personnage se te-
nait la Majesté du ciel, sans ornement et sans faste. Ses vêtements
portaient la trace du voyage ; son visage pâle exprimait une tristesse
résignée, une dignité et une bienveillance qui faisaient un contraste
étrange avec l’air orgueilleux et courroucé du grand prêtre. Plusieurs
parmi les témoins des paroles et des actes de Jésus, dans le temple,
gardèrent dans le cœur la conviction qu’il était un prophète de Dieu.
En constatant la faveur du courant populaire vis-à-vis de Jésus, la
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haine des prêtres s’accrut. La sagesse avec laquelle il échappait à
leurs pièges, donnant une preuve nouvelle de sa divinité, alimentait
leur colère.
En discutant avec les rabbins, l’intention du Christ n’était pas
d’humilier ses adversaires ; il ne jouissait pas de leur embarras, mais
il voulait donner une importante leçon et confondre ses ennemis en
les prenant au filet qu’ils avaient tendu sous ses pas. L’ignorance
dont ils faisaient l’aveu concernant le caractère du baptême de Jean,
lui offrait l’occasion de parler, et il en profita pour leur montrer leur
vraie position et pour ajouter un nouvel avertissement à ceux qu’il
leur avait déjà donnés.
“Qu’en pensez-vous ? dit-il. Un homme avait deux fils ; il
s’adressa au premier et dit : Mon enfant, va travailler aujourd’hui
à ma vigne. Il répondit : J’y vais Seigneur ; mais il n’y alla pas. Il
s’adressa alors au deuxième et lui donna le même ordre ; celui-ci
répondit : Je ne veux pas ; puis il se repentit, et il y alla. Lequel des
deux fils a fait la volonté du père ?”
Cette question inattendue prit ses auditeurs au dépourvu. Ils
avaient écouté attentivement et ils s’empressèrent de répondre : “Le