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Jésus-Christ
la chaux et magnifiquement ornés cachaient des restes en putréfac-
tion, de même une sainteté extérieure dissimulait l’iniquité chez les
prêtres et les principaux. Jésus poursuivit :
“Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que
vous bâtissez les sépulcres des prophètes et ornez les tombeaux des
justes, et que vous dites : Si nous avions été là au temps de nos
pères, nous ne nous serions pas associés à eux pour répandre le sang
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des prophètes. Vous témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous
êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes.” Pour montrer leur
vénération à l’égard des anciens prophètes, les Juifs mettaient le
plus grand zèle à embellir leurs tombeaux ; mais ils ne tiraient aucun
profit de leurs enseignements et n’écoutaient pas leurs réprimandes.
A l’époque du Christ les lieux de repos des morts étaient l’objet
d’un culte superstitieux, et l’on dépensait de fortes sommes d’ar-
gent pour les orner. Aux yeux de Dieu ceci était une idolâtrie. En
accordant aux morts des honneurs exagérés, les hommes montraient
qu’ils n’aimaient pas Dieu par-dessus tout et leur prochain comme
eux-mêmes. La même idolâtrie se donne libre cours aujourd’hui.
Beaucoup négligent les veuves et les orphelins, les malades et les
pauvres, alors qu’ils construisent des monuments dispendieux pour
les morts. On emploie, à cet effet, beaucoup de temps, d’argent et
d’efforts, et l’on néglige, envers les vivants, des devoirs que le Christ
a clairement ordonnés.
Les pharisiens bâtissaient des tombeaux aux prophètes, ornaient
leurs sépulcres et se disaient les uns aux autres : Si nous avions vécu
du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour
répandre le sang des serviteurs de Dieu. Et pendant qu’ils parlaient
ainsi, ils projetaient d’enlever la vie à son Fils. Ceci devrait nous
servir de leçon, et nous ouvrir les yeux sur l’habileté avec laquelle
Satan a réussi à tromper ceux qui se détournent de la lumière de la
vérité. Ils sont nombreux ceux qui suivent les traces des pharisiens,
révèrent ceux qui sont morts pour la foi et s’étonnent, en consta-
tant l’aveuglement des Juifs qui ont rejeté le Christ. S’ils avaient
vécu à ce temps-là, assurent-ils, ils auraient reçu avec joie ses ensei-
gnements, et n’auraient pas participé au meurtre du Sauveur. Mais
ces mêmes personnes étouffent leurs convictions et refusent d’obéir
lorsque l’obéissance à Dieu entraîne des renoncements et l’humilia-