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Malheur à vous, pharisiens !
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les plus reculés. Abraham, le père des croyants, paya la dîme de
tout ce qu’il possédait. Les chefs de la nation juive avaient raison de
reconnaître le devoir de payer la dîme ; mais ils auraient dû laisser
au peuple le soin de se conformer à leurs convictions dans l’accom-
plissement de ce devoir. Au lieu de cela, des règles arbitraires furent
établies, prévoyant tous les cas possibles. Les exigences étaient de-
venues telles qu’on ne pouvait plus y suffire. Personne ne pouvait
savoir s’il avait fait face à toutes ses obligations. Le principe juste et
raisonnable donné par Dieu devint par les exigences des prêtres et
des rabbins un fardeau insupportable.
Tout ce que Dieu commande a de l’importance. Le Christ a re-
connu le devoir de payer la dîme ; cependant il a montré que cela
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ne devait pas dispenser de l’accomplissement d’autres devoirs. Les
pharisiens se montraient scrupuleux dans le paiement de la dîme des
herbes de leurs jardins, telles que la menthe, l’aneth et le cumin ;
ils se faisaient ainsi, à bon compte, une réputation de fidélité et de
sainteté et, en même temps, leurs restrictions inutiles opprimaient
le peuple et lui enlevaient tout respect pour le principe sacré fondé
par Dieu lui-même. Les esprits, occupés par des distinctions insigni-
fiantes, se trouvaient distraits des vérités essentielles. On négligeait
les choses les plus importantes de la loi : la justice, la miséricorde et
la fidélité. “C’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans laisser de côté le
reste.”
D’autres lois avaient été dénaturées, de la même façon, par les
rabbins. Moïse avait interdit de manger de tout animal impur. La
chair de porc, comme celle de quelques autres animaux, avait été
prohibée, parce que l’usage de ces viandes tend à remplir le sang
d’impuretés et a pour effet d’abréger la vie. Les pharisiens avaient
dépassé les bornes du bon sens. Toute l’eau employée devait être
filtrée avec soin, de peur qu’elle ne contînt le plus petit insecte pou-
vant être classé parmi les animaux impurs. Ces exigences puériles
contrastaient tellement avec la grandeur de leurs péchés, que Jésus
dit aux pharisiens : “Conducteurs aveugles ! qui retenez au filtre le
moucheron et avalez le chameau.”
“Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que
vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui au dehors ont belle
apparence, mais qui, au dedans, sont pleins d’ossements de morts et
de toute espèce d’impuretés.” Tout comme les tombeaux blanchis à