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Jésus-Christ
petites pièces faisant un quart de sou”, ont amené beaucoup plus
d’argent dans le trésor de Dieu que les contributions de ces riches
Juifs. L’influence de ce petit don peut être comparée à un cours
d’eau, faible à son point de départ et qui va en s’élargissant et en
s’approfondissant à mesure qu’il s’écoule à travers les âges. Il a
contribué, de mille manières, à soulager les pauvres et à propager
l’Evangile ; l’exemple de ce sacrifice a agi et réagi sur des milliers
de cœurs, dans tous les pays et dans tous les siècles. Il a influencé
des riches et des pauvres, dont les offrandes sont venues gonfler la
valeur de ce don. Grâce à la bénédiction divine, la pite de la veuve
a produit les plus grands résultats. Il en est de même de tout don
offert et de tout acte accompli avec le désir sincère de contribuer à la
gloire de Dieu. Cela rentre dans les desseins de la Toute Puissance.
Il en résulte un bien qu’aucun homme ne saurait apprécier.
Le Sauveur continua à dénoncer les scribes et les pharisiens :
“Malheur à vous, conducteurs aveugles ! qui dites : Si quelqu’un
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jure par le temple, cela ne compte pas ; mais, si quelqu’un jure par
l’or du temple, il est engagé. Insensés et aveugles ! lequel est le plus
grand, l’or, ou le temple qui sanctifie l’or ? Si quelqu’un, dites-vous
encore, jure par l’autel, cela ne compte pas ; mais, si quelqu’un jure
par l’offrande qui est sur l’autel, il est engagé. Aveugles ! lequel
est le plus grand, l’offrande, ou l’autel qui sanctifie l’offrande ?”
Les prêtres interprétaient les exigences de Dieu d’après leurs règles
fausses et étroites. Ils croyaient pouvoir établir d’habiles distinc-
tions entre des péchés de diverse gravité, passant légèrement sur
certains et jugeant impardonnables d’autres qui en réalité étaient
moins coupables. Une personne ayant fait un vœu pouvait se dis-
penser de l’accomplir moyennant de l’argent. Des crimes pouvaient
être compensés par de fortes sommes. Dans d’autres cas, les prêtres
et les chefs prononçaient des jugements sévères pour des fautes
insignifiantes.
“Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que
vous payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et que vous
laissez de côté ce qu’il y a de plus important dans la loi : le droit,
la miséricorde et la fidélité ; c’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans
laisser de côté le reste.” Le but de ces paroles du Christ n’est pas de
condamner un devoir sacré, mais d’en combattre l’abus. Le principe
de la dîme a été établi par Dieu, et était observé depuis les temps