En mémoire de moi
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alors des envoyés du prince des ténèbres, car ceux-ci se tiennent
auprès des âmes qui refusent de se laisser conduire par le Saint-
Esprit. Les anges du ciel, ces visiteurs invisibles, sont aussi toujours
présents dans de telles occasions. Certaines personnes, sans être de
vrais serviteurs de la vérité et de la sainteté, désirent parfois prendre
part au service ; il ne faut pas les en empêcher. Des témoins sont là
qui étaient présents lorsque Jésus lava les pieds des disciples, Judas
compris. Des yeux, qui n’étaient pas des yeux d’hommes, ont vu
aussi.
Le Christ est là pour apposer son sceau, par le Saint-Esprit, sur
l’ordonnance qu’il a établie. Il est là pour convaincre et attendrir
le cœur. Il n’est pas un regard, pas une pensée de contrition qui
échappe à son observation.
Il attend qu’il y ait un cœur repentant et brisé. Tout est prêt
pour recevoir ce cœur. Celui qui a lavé les pieds de Judas désire
ardemment laver tous les cœurs de la souillure du péché.
Personne ne devrait se priver de la communion parce qu’il y
a, près de lui, un être qui n’en est pas jugé digne. Chaque disciple
est appelé à y participer publiquement, pour témoigner ainsi du
fait qu’il accepte le Christ comme son Sauveur personnel. Dans de
telles réunions, que le Christ a lui-même convoquées, il rencontre
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les siens pour les galvaniser par sa présence. Même si ce sont des
cœurs et des mains indignes qui administrent le sacrement, le Christ
est pourtant là, officiant lui-même en faveur de ses enfants. Tous
ceux qui s’approchent en plaçant en lui leur confiance se trouveront
richement bénis. Et tous ceux qui négligent des avantages divins en
subiront une perte. C’est à ces derniers que s’appliquent ces paroles :
“Vous n’êtes pas tous purs.”
En participant au pain et au vin avec ses disciples, le Christ a
pris l’engagement d’être leur Rédempteur. Il leur a confié la nou-
velle alliance, grâce à laquelle tous ceux qui le reçoivent deviennent
enfants de Dieu et cohéritiers du Christ. Cette alliance les a mis en
possession de toutes les grâces que le ciel peut accorder, pour la vie
présente et pour la vie à venir. Ce pacte devait être ratifié par le sang
du Christ. L’administration du sacrement rappellera constamment
aux disciples le sacrifice infini, consenti pour chacun d’eux, comme
membre de l’humanité déchue.