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Que votre cœur ne se trouble pas
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céleste Vigneron ne perdit jamais de vue sa plante. Après que les
hommes pensèrent l’avoir tuée, il la prit et la replanta de l’autre côté
de la muraille. Ainsi le tronc était invisible et inaccessible aux rudes
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assauts des hommes. Mais les sarments retombant par-dessus la
muraille avaient pour mission de représenter le Cep. Par leur moyen,
des greffes pouvaient être ajoutées au Cep. Ces sarments ont porté
du fruit. Il y a eu une récolte que les passants ont pillée.
“Je suis le cep ; vous, les sarments”, dit le Christ aux disciples.
Il allait leur être enlevé, mais le lien spirituel qui les unissait à lui
devait rester intact. Comme le sarment est uni au cep, dit-il, vous
devez être unis à moi. La greffe est insérée, et fibre par fibre, veine
par veine, elle s’incorpore au cep. La vie du cep devient la vie du
sarment. L’âme morte par ses fautes et par ses péchés obtient la
vie par sa relation avec le Christ. L’union se forme par la foi en
lui en tant que Sauveur personnel. Le pécheur unit sa faiblesse à la
force du Christ, sa nullité à la plénitude du Christ, sa fragilité à la
puissance endurante du Christ. Dès lors il possède l’esprit du Christ.
L’humanité du Christ est entrée en contact avec notre humanité, et
notre humanité avec sa divinité. C’est ainsi, que par le moyen du
Saint-Esprit, l’homme devient participant de la nature divine. Il est
accepté en son Bien-Aimé.
Une fois que cette union avec le Christ s’est formée, il faut la
maintenir. Le Christ dit : “Demeurez en moi, comme moi en vous.
De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne
demeure sur le cep, de même vous non plus, si vous ne demeurez
en moi.” Il ne s’agit pas d’un contact occasionnel, d’une relation
intermittente. Le sarment fait partie du cep ; entre la racine et les
sarments il y a une communion ininterrompue de vie, de force et
de fécondité. Détaché du cep, le sarment ne saurait vivre. Vous ne
sauriez davantage vivre en étant séparés de moi. La vie que vous
avez reçue de moi ne peut se conserver que par une communion
continuelle. Sans moi vous ne pouvez vaincre un seul péché, ni
résister à une seule tentation.
“Demeurez en moi, comme moi en vous.” Demeurer en Christ
c’est recevoir constamment son Esprit, c’est vivre dans une parfaite
soumission à son service. La voie de communication entre l’homme
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et Dieu doit être continuellement libre ; ainsi que le sarment tire
constamment la sève du cep vivant, nous devons rester attachés à