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Jésus-Christ
âmes ; mais ce salut par le Christ ne devenait effectif que si par la
foi ils s’appropriaient sa vie. La seule vertu du service symbolique
consistait à diriger les adorateurs vers le Christ comme leur Sauveur
personnel. Dieu désirait les amener à étudier et méditer dans un
esprit de prière ce qui touchait à la mission du Christ. Mais lorsque
les foules quittaient Jérusalem, les émotions du voyage et les rap-
ports sociaux absorbaient trop souvent leur attention et leur faisaient
oublier le service auquel ils avaient assisté. Le Sauveur ne se sentait
pas attiré vers cette société.
Seul avec Joseph et Marie, au retour de Jérusalem, Jésus se pro-
posait de diriger leurs esprits vers les prophéties relatives aux souf-
frances du Sauveur. Au Calvaire il chercherait à adoucir la peine de
sa mère. Il pensait déjà à elle en ce moment. Sachant que Marie de-
vait assister à sa dernière agonie, Jésus désirait lui faire comprendre
sa mission, afin de la fortifier et lui permettre de supporter le moment
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où une épée lui transpercerait l’âme. Tout comme Jésus avait été
éloigné d’elle pendant trois jours d’affliction, elle devrait le perdre
de nouveau pendant trois jours quand il serait offert pour les péchés
du monde. Puis sa douleur ferait place à la joie quand il sortirait de
la tombe. Mais elle aurait mieux supporté les angoisses de sa mort
si elle avait pu comprendre les Ecritures qu’il s’efforçait maintenant
de présenter à sa pensée.
Si Joseph et Marie étaient restés en étroite communion avec Dieu
par la méditation et la prière, ils auraient reconnu le caractère sacré
du dépôt qui leur avait été confié, et n’auraient pas perdu de vue
Jésus. Un seul jour de négligence leur ravit le Sauveur ; pour le re-
trouver il leur fallut trois jours de recherches anxieuses. Nous-mêmes
faisons semblable expérience : par des conversations oiseuses, des
médisances, ou par la négligence de la prière, nous pouvons perdre
en un jour la présence du Sauveur, et bien des jours de recherches
douloureuses peuvent s’écouler avant que nous l’ayons retrouvé et
que nous soyons rentrés en possession de la paix momentanément
disparue.
Dans nos rapports les uns envers les autres, nous devons veiller
à ne pas oublier Jésus, à ne pas poursuivre notre route sans nous
rendre compte qu’il n’est pas avec nous. Quand nous nous laissons
absorber par les intérêts mondains au point de ne plus penser à celui