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Visite de Pâque
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anxiété eut pris fin, ils avaient fait retomber sur lui le blâme qu’ils
avaient mérité.
Il était naturel que Joseph et Marie considérassent Jésus comme
leur propre enfant : il était toujours avec eux, et ressemblait, sous
bien des rapports, aux autres enfants ; il leur était donc difficile de se
rendre compte de sa qualité de Fils de Dieu. Ils se trouvaient exposés
au danger de ne pas apprécier le bienfait accordé par la présence du
Sauveur du monde. Le chagrin de la séparation et le tendre reproche
qu’impliquaient les paroles de Jésus, avaient eu pour but de leur
montrer combien était sacré le dépôt à eux confié.
Par la réponse qu’il fit à sa mère, Jésus montra pour la première
fois qu’il comprenait quelle était sa relation avec Dieu. Avant sa
naissance l’ange avait dit à Marie : “Il sera grand et sera appelé Fils
du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David,
son père. Il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son
règne n’aura pas de fin
” Marie avait médité sur ces paroles ; elle
croyait que son enfant allait devenir le Messie d’Israël, mais elle ne
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comprenait pas sa mission. En ce moment elle ne comprit pas les
paroles de Jésus ; elle vit cependant qu’il avait répudié toute parenté
physique avec Joseph et s’était déclaré Fils de Dieu.
Jésus n’ignorait pas la nature de sa relation avec ses parents
terrestres. Retourné de Jérusalem à son foyer il les aida dans leurs
pénibles tâches. Cachant dans son cœur le mystère de sa mission,
il attendit patiemment le moment qui lui était fixé pour commencer
son œuvre. Au cours des dix-huit années qui suivirent le moment où
il avait reconnu sa filialité divine, il reconnut le lien qui le rattachait
au foyer de Nazareth, et il y accomplit ses devoirs de fils, de frère,
d’ami, de citoyen.
Après que sa mission lui eut été révélée dans le temple, Jésus
évita le contact avec les foules. Il désirait retourner paisiblement
de Jérusalem avec ceux qui connaissaient le secret de sa vie. Par le
service pascal Dieu s’efforçait de détourner son peuple des soucis
terrestres et de lui rappeler les prodiges par lesquels il l’avait délivré
de l’Egypte. Dans cette œuvre il voulait leur faire voir une promesse
de délivrance du péché. De même que le sang de l’agneau immolé
protégea les demeures d’Israël, le sang du Christ devait sauver leurs
4.
Luc 1 :32, 33
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