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Judas
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Vers la fin du procès, Judas ne pouvait supporter plus longtemps
les tortures de sa conscience. Soudain une voix rauque retentit dans
la salle, et jeta dans tous les cœurs un frémissement de terreur : Il
est innocent ; Caïphe, épargne-le !
On vit Judas — c’était un homme de haute stature — se frayer
un passage à travers la foule étonnée. Il était pâle et hagard, et
de grosses gouttes de sueur ruisselaient de son front. Se précipitant
devant le siège du juge, il jeta à terre, en présence du grand prêtre, les
trente pièces d’argent, reçues pour livrer son Maître. Puis, saisissant
vivement la robe de Caïphe, il le supplia de relâcher Jésus, assurant
qu’il n’avait rien fait qui fût digne de mort. Caïphe, bien que confus
et hésitant, se dégagea avec colère. La perfidie des prêtres était
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manifeste. On voyait clairement qu’ils avaient corrompu le disciple
pour qu’il trahît son Maître.
“J’ai péché, s’écria Judas, en livrant le sang innocent.” Mais le
grand prêtre, qui s’était ressaisi, lui répondit d’un ton méprisant :
“Que nous importe ? Cela te regarde
” Les prêtres avaient bien voulu
se servir de Judas comme d’un instrument, mais ils méprisaient
sa bassesse. Quand il se présenta pour confesser sa faute, ils le
repoussèrent.
Alors Judas se jeta aux pieds de Jésus, le reconnaissant comme
Fils de Dieu, et le suppliant de se délivrer. Le Sauveur ne fit aucun
reproche au traître. Il savait cependant que Judas n’éprouvait pas
une vraie repentance ; un sentiment intolérable de réprobation et la
perspective du jugement avaient arraché cette confession à son âme
coupable ; mais son cœur n’était pas brisé de douleur à la pensée
d’avoir trahi le Fils immaculé de Dieu et renié le Saint d’Israël.
Néanmoins Jésus ne prononça aucune parole de condamnation. Il
jeta sur Judas un regard de pitié, et dit : “C’est pour cette heure que
je suis venu dans le monde.”
Un murmure de surprise parcourut l’assemblée. La patience du
Christ à l’égard du traître était un sujet d’étonnement pour tous. On
eut, une fois de plus, la conviction que cet homme n’était pas un
simple mortel. Mais on ne pouvait comprendre pourquoi, s’il était
vraiment le Fils de Dieu, il ne se dégageait pas de ses liens et ne
triomphait pas de ses accusateurs.
4.
Matthieu 27 :4
.