Tout est accompli
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plus longtemps, un messager d’espérance avait été envoyé au Fils
de Dieu.
Le ciel avait contemplé la Victime alors qu’elle était livrée aux
mains d’une foule meurtrière et entraînée violemment d’un tribunal
à l’autre, sous les moqueries des spectateurs. On avait entendu les
quolibets de ses persécuteurs au sujet de son humble naissance et
l’un des disciples préférés le renier avec des imprécations et des
serments. On avait vu la frénésie de Satan et son influence sur les
cœurs humains. Quelle scène effroyable ! Le Sauveur arrêté à minuit
en Gethsémané, traîné du palais au tribunal, traduit deux fois devant
les prêtres, deux fois devant le sanhédrin, deux fois devant Pilate,
une fois devant Hérode, raillé, flagellé, condamné, conduit au lieu
d’exécution, traînant sa lourde croix au milieu des lamentations des
filles de Jérusalem et des railleries de la racaille.
C’est avec douleur et avec étonnement que le ciel avait contem-
plé le Christ suspendu à la croix, le sang découlant de ses tempes
meurtries, le front couvert d’une sueur mêlée de sang. Des mains et
des pieds, dont les blessures s’élargissaient sous le poids du corps,
le sang goutte à goutte tombait sur le rocher, creusé pour y enfoncer
la croix. La respiration pénible devenait plus rapide et plus pro-
fonde à mesure que l’âme du Sauveur haletait, chargée des péchés
du monde. Tout le ciel avait été rempli de stupeur en entendant
la prière du Christ au milieu de ses terribles souffrances : “Père,
pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font
” Et il y avait là
des hommes, formés à l’image de Dieu, unis pour anéantir la vie de
son Fils unique. Quel spectacle pour l’univers céleste !
Les principautés et les puissances des ténèbres étaient réunies
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autour de la croix, projetant sur les cœurs des hommes une ombre
d’infernale incrédulité. Ces êtres, créés par le Seigneur pour se tenir
devant son trône, avaient été autrefois magnifiques et glorieux, leur
beauté et leur sainteté proportionnées au degré d’élévation de leur
position. Enrichis de la sagesse de Dieu et revêtus de la panoplie du
ciel, ils avaient été les ministres de Jéhovah. Mais qui pouvait main-
tenant reconnaître, dans ces anges déchus, les splendides séraphins
qui, autrefois, exerçaient un ministère dans les parvis célestes ?
3.
Luc 23 :34
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