Page 723 - J

Basic HTML Version

Dans le tombeau de Joseph
719
réellement mort. Vaincus par la douleur, ils ne pouvaient se rappeler
les paroles par lesquelles il avait prédit cette scène. Rien de ce qu’il
leur avait dit ne venait maintenant les réconforter. Ils ne voyaient
qu’une chose : la croix avec sa victime sanglante. L’avenir leur
paraissait désespérément sombre. Leur foi en Jésus avait disparu ;
cependant ils n’avaient jamais autant aimé leur Maître. Jamais ils
n’avaient aussi bien compris sa valeur et senti combien sa présence
leur était nécessaire.
Même après sa mort, les disciples éprouvaient le plus grand res-
pect pour le corps du Christ et ils désiraient lui donner une sépulture
honorable, mais ne savaient comment faire. Jésus avait été condamné
comme rebelle au gouvernement romain ; les condamnés de cette
catégorie étaient ensevelis dans un lieu qui leur était spécialement
destiné. Jean s’attardait auprès de la croix avec les femmes venues
de la Galilée. Ils ne voulaient pas que le corps du Seigneur restât
aux mains de soldats insensibles et fût jeté, sans honneurs, dans une
fosse commune. Mais ils ne pouvaient l’empêcher. Ils n’avaient au-
cune faveur à obtenir des autorités juives et ne jouissaient d’aucune
influence auprès de Pilate.
Dans cette conjoncture, Joseph d’Arimathée et Nicodème vinrent
au secours des disciples. Tous deux riches et influents, membres du
sanhédrin, en relation avec Pilate, ils étaient bien décidés à donner
au corps de Jésus une sépulture honorable.
Joseph alla hardiment auprès du gouverneur romain et solli-
cita l’autorisation de prendre le corps de Jésus. Pilate apprit alors,
[776]
pour la première fois, que Jésus était réellement mort. Des rapports
contradictoires concernant les événements qui avaient accompagné
la crucifixion étaient parvenus jusqu’à lui, mais on lui avait caché,
à dessein, la mort du Christ. Les prêtres et les chefs avaient averti
Pilate que les disciples du Christ pourraient bien se rendre coupables
d’un subterfuge à l’égard du corps du Christ. Ayant entendu la re-
quête de Joseph, Pilate fit appeler le centenier qui avait été envoyé
à la croix, et obtint de lui la certitude que Jésus était bien mort.
Il entendit aussi de sa bouche un récit des scènes du Calvaire qui
confirmait le témoignage de Joseph.
Joseph obtint l’objet de sa requête. Tandis que Jean était inquiet
au sujet de l’ensevelissement de son Maître, Joseph, nanti de l’ordre
de Pilate, venait chercher le corps du Christ et Nicodème apportait un