738
Jésus-Christ
a pas rejetés ! Lorsque Marie-Madeleine leur raconta qu’elle avait
vu le Seigneur, elle leur répéta l’invitation à se rendre en Galilée.
Le même message leur fut envoyé une troisième fois. Après qu’il
fut monté vers le Père, Jésus apparut aux autres femmes, disant :
“Je vous salue. Elles s’approchèrent, lui embrassèrent les pieds et
l’adorèrent. Alors Jésus leur dit : Soyez sans crainte ; allez dire à
mes frères de se rendre en Galilée ; c’est là qu’ils me verront.”
La première chose que fit le Christ après sa résurrection fut de
convaincre ses disciples que son amour et sa sollicitude pour eux
n’avaient pas diminué. Pour leur donner la preuve qu’il était leur
Sauveur vivant, qu’il avait brisé les chaînes du tombeau, que la mort,
cet ennemi, ne pouvait le retenir plus longtemps, et pour leur révéler
qu’il gardait pour eux les mêmes sentiments qu’à l’époque où il était
leur Maître bien-aimé, il leur apparut à diverses reprises. Il voulait
resserrer autour d’eux les liens de son amour. Allez dire à mes frères,
dit-il, de se rendre en Galilée ; c’est là qu’ils me verront !
Ce rendez-vous si précis rappela aux disciples les termes dans
lesquels le Christ avait annoncé sa résurrection. Néanmoins, ils ne
pouvaient pas encore se réjouir et ne réussissaient pas à rejeter leurs
doutes et leurs perplexités. Ils ne pouvaient croire les femmes qui
leur affirmaient qu’elles avaient vu le Seigneur. Ils pensaient qu’elles
avaient eu une hallucination.
Les difficultés s’ajoutaient aux difficultés. Leur Maître était mort
le sixième jour de la semaine, et au premier jour de la semaine sui-
vante les disciples se trouvaient privés de son corps, et accusés de
l’avoir dérobé pour tromper le peuple. Ils désespéraient de réussir
jamais à corriger les fausses impressions qui gagnaient du terrain au-
tour d’eux. Ils redoutaient la haine des prêtres et la colère du peuple
et soupiraient après la présence du Christ qui les avait secourus dans
[796]
toutes leurs inquiétudes.
Il leur arrivait souvent de redire : “Nous espérions que ce serait
lui qui délivrerait Israël.” Un sentiment de mélancolie s’emparait
d’eux quand ils se rappelaient ces paroles : “Si l’on fait cela au
bois vert, qu’arrivera-t-il au bois sec
?” Ils se réunirent dans la
chambre haute, fermèrent et verrouillèrent les portes, pressentant
pour eux-mêmes un sort pareil à celui de leur Maître bien-aimé.
3.
Luc 24 :21 ; 23 :31
.