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Jésus-Christ
Certains prétendent que le Christ ne pouvait être vaincu par la
tentation. Mais il n’aurait pu alors occuper la position d’Adam et
remporter la victoire où Adam était tombé. Il ne serait plus capable
de nous secourir si nous avions à soutenir des conflits plus redou-
tables que les siens. Non, notre Sauveur a revêtu notre humanité avec
tous ses dangers ; il a encouru la possibilité de céder à la tentation.
Nous n’avons rien à supporter qu’il n’ait enduré lui-même.
La première grande tentation eut lieu sur le terrain de l’appétit
aussi bien en ce qui concerne le Christ qu’en ce qui concerne le saint
couple qui se trouvait en Eden. Notre rédemption a commencé à
l’endroit même où avait commencé notre ruine. Tout comme Adam
tomba en cédant à l’appétit, le Christ eut la victoire en y renonçant.
“Il jeûna quarante jours et quarante nuits, puis il eut faim. Le tentateur
s’approcha et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres
deviennent des pains. Mais Jésus répondit : Il est écrit : L’homme
ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la
bouche de Dieu.”
Depuis Adam jusqu’à Jésus-Christ, les appétits et les passions
s’étaient accrus d’une manière démesurée. Les hommes avilis, mala-
difs, étaient incapables de remporter la victoire par eux-mêmes. Le
Christ triompha pour eux en se soumettant à la plus rude épreuve. Par
amour pour nous il exerça sur lui-même une maîtrise plus forte que
la faim ou la mort. Sa première victoire a rendu possible notre propre
victoire dans tous les conflits avec les puissances des ténèbres.
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Quand Jésus entra au désert, il y fut enveloppé de la gloire de
son Père. Absorbé dans sa communion avec Dieu, il fut élevé au-
dessus de la faiblesse humaine. Mais la gloire le quitta, le laissant
aux prises avec la tentation. Celle-ci l’assiégeait à chaque instant.
Sa nature humaine éprouvait de la répugnance pour la lutte qui
l’attendait. Quarante jours durant il jeûna et pria. Affaibli et amaigri
par la faim, épuisé et rendu hagard par l’angoisse, “son visage était
défait, méconnaissable ; tant son aspect différait de celui des autres
hommes
. C’était là l’occasion que Satan attendait. Il pensa que le
moment était venu où il pourrait remporter la victoire sur le Christ.
Comme en réponse aux prières du Sauveur, quelqu’un sous l’as-
pect d’un ange du ciel se présenta à lui, se disant chargé de lui
2.
Ésaïe 52 :14
.