Page 33 - Le Meilleur Chemin (1981)

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L’abandon de soi-même
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En nous donnant à Dieu, nous devons nécessairement abandon-
ner tout ce qui pourrait nous tenir éloignés de lui. C’est pourquoi
le Sauveur dit : “Quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce
qu’il possède ne peut être mon disciple.”
Luc 14 :33
. Mammon est
l’idole de plusieurs. L’amour de l’argent, le désir des richesses sont
les chaînes dorées qui les lient à Satan. D’autres adorent la gloire
et les honneurs mondains. D’autres encore se font une idole d’une
vie d’aise, libre de toute responsabilité. Mais il faut que ces chaînes
soient rompues. Nous ne pouvons être en partie au Seigneur et en
partie au monde. Nous ne devenons les enfants de Dieu que dès le
moment où nous le sommes sans réserve.
Il est des personnes professant servir Dieu qui comptent exclu-
sivement sur leurs forces pour obéir à sa loi, pour se corriger de
leurs défauts et s’assurer le salut. Leur cœur n’est pas touché par
le sentiment profond de l’amour du Sauveur, mais elles s’efforcent
d’accomplir les devoirs de la vie chrétienne comme une condition à
remplir pour gagner le ciel. Une telle religion ne vaut absolument
rien. Quand Jésus-Christ demeure dans un cœur, celui-ci est telle-
ment rempli de son amour et de la joie de sa communion qu’il se
cramponne à lui. Dans la contemplation du Sauveur, le moi est ou-
blié. Son amour devient le grand mobile de toutes les actions. Ceux
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qui ont compris l’amour de Dieu ne se demandent pas quel service
minimum ils peuvent lui rendre sans être rejetés. Ils ne visent pas au
plus bas degré de la vie chrétienne, mais ils s’efforcent de se confor-
mer parfaitement à la volonté de leur Rédempteur. Ils abandonnent
tout, et ils manifestent dans la recherche des choses éternelles un
intérêt et une ardeur proportionnés à la valeur de l’objet de leurs
recherches. Un christianisme dépourvu de cet amour profond n’est
qu’un verbiage creux, un vain formalisme, une corvée.
Avez-vous le sentiment que c’est un sacrifice trop grand de tout
céder au Seigneur ? Vous demandez-vous : “Qu’est-ce que Jésus a
fait pour moi ?” Le Fils de Dieu a tout donné pour notre rédemption :
sa vie, son amour, ses souffrances. Serait-il possible que nous, les
indignes objets d’un si grand amour, nous lui marchandions nos
cœurs ? A chaque instant de notre vie, nous avons participé aux
bienfaits de sa grâce, et c’est pour cette raison que nous ne pouvons
pas nous rendre compte de la profondeur de l’ignorance et de la
misère d’où nous avons été tirés. Pouvons-nous porter nos regards