Page 276 - Messages choisis volume 1 (2002)

Basic HTML Version

272
Messages choisis volume 1
démarcation qui sépare la confiance de la présomption. C’est ici que
bien des âmes font naufrage. Satan chercha à séduire le Christ par la
flatterie. Admettant que le Christ avait raison de croire même dans le
désert que Dieu était son Père, et cela dans les circonstances les plus
difficiles, il demanda au Christ de lui donner une preuve de plus de
son entière dépendance par rapport à Dieu et de sa conviction d’être
le Fils de Dieu : pour cela il devait se jeter en bas du temple. Il lui dit
qu’il n’avait rien à craindre s’il était vraiment le Fils de Dieu ; des
anges étaient tout prêts à le retenir. Satan montra qu’il comprenait
les Ecritures par l’usage qu’il en fit.
Sans vaciller, le Rédempteur conserva son intégrité et montra
une entière confiance en la promesse concernant la sollicitude du
Père. Il ne voulait pas mettre à l’épreuve sans nécessité la fidélité
et l’amour de son Père, bien qu’il se trouvât entre les mains de
l’ennemi, dans une situation extrêmement difficile et périlleuse. Il ne
voulait pas, en prêtant l’oreille à la suggestion de Satan, tenter Dieu
par une expérience présomptueuse sur sa Providence. Satan avait cité
[332]
un passage de l’Ecriture qui semblait approprié à la circonstance,
dans l’espoir qu’en l’appliquant au Sauveur dans cette circonstance
particulière il mènerait à bien son dessein.
Le Christ savait fort bien que Dieu pouvait le soutenir s’il le
lui avait demandé en se jetant du haut du temple. Cependant, faire
ce geste sans en avoir reçu l’ordre, et tenter une expérience sur la
sollicitude protectrice et l’amour de son Père, encouragé par Satan,
ce n’était pas faire preuve d’une foi puissante. Satan savait très bien
que le Christ aurait fait preuve de faiblesse en raison de sa nature
humaine s’il s’était décidé, sans un ordre de son Père, à se jeter du
haut du temple afin d’établir son droit à la protection de son Père
céleste.
Le Christ sortit victorieux de la seconde tentation. Il fit preuve
d’une parfaite confiance en son Père au cours de ce sévère conflit
avec son puissant ennemi. Par cette victoire notre Rédempteur a
laissé à l’homme un modèle parfait : il lui a montré que son unique
salut réside en une ferme et inébranlable confiance en Dieu au
milieu des épreuves et des dangers. Il refusa de faire appel d’une
manière présomptueuse à la miséricorde de son Père en s’exposant
à un danger qui eût obligé son Père à déployer sa puissance pour
l’arracher au danger. C’eût été contraindre la Providence à intervenir