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Le ministère et le travail manuel
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qui aurait pu être mal interprété, afin de ne pas diminuer la puissance
du message évangélique.
Tôt après son arrivée à Corinthe, Paul trouva “un Juif nommé
Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d’Italie avec sa femme
Priscille”. Ils avaient le même métier que lui. Bannis par le décret
de Claude qui prescrivait à tous les Juifs de quitter Rome, Aquilas
et Priscille étaient venus à Corinthe et s’y étaient établis comme
faiseurs de tentes. Paul demanda des renseignements à leur sujet et
apprenant qu’ils craignaient Dieu et cherchaient à éviter les néfastes
influences dont ils étaient environnés, “il demeura chez eux et y
travailla ... (Et il) discourait dans la synagogue chaque sabbat, et il
persuadait des Juifs et des Grecs”.
Actes 18 :2-4
.
Pendant son long séjour à Ephèse, où il passa trois ans à mener
activement un travail d’évangélisation dans la région, Paul exerça à
nouveau son métier. A Ephèse comme à Corinthe, l’apôtre fut réjoui
de la présence d’Aquilas et de Priscille qui l’avaient accompagné
lors de son retour en Asie à la fin de son second voyage missionnaire.
Certaines personnes ont trouvé mauvais que Paul ait travaillé
de ses mains, déclarant que c’était incompatible avec l’œuvre d’un
ministre de l’Evangile. Pourquoi Paul, qui était un apôtre d’une si
grande envergure, a-t-il associé le travail manuel à la prédication
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de la Parole ? L’ouvrier n’est-il pas digne de son salaire ? Pourquoi
passait-il à fabriquer des tentes un temps que selon toute apparence
il aurait pu employer mieux ?
Mais Paul ne considéra pas cela comme du temps perdu. Tan-
dis qu’il travaillait avec Aquilas, il se tenait en communion avec
son Maître, ne perdant aucune occasion de rendre témoignage au
Sauveur, venant en aide à tous ceux qui avaient besoin de son mi-
nistère. Son esprit cherchait toujours à grandir dans la connaissance
de Dieu. Il donnait à ses compagnons de travail des instructions sur
les choses spirituelles et il était également un exemple d’application
et de perfection. C’était un ouvrier alerte, habile, diligent, “fervent
d’esprit, servant le Seigneur”.
Romains 12 :11
. En travaillant de
ses mains, l’apôtre avait accès à une classe de gens qu’il n’aurait
pas pu atteindre autrement. Il montrait à ceux qu’il approchait que
l’habileté est un don de Dieu qui accorde en même temps que le
don la sagesse pour l’employer droitement. Il enseignait que même
dans le travail journalier, on doit honorer Dieu. Ses mains durcies