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Le ministère de la famille
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Les premières années de sa vie offrent plus qu’un exemple à la
jeunesse : elles sont une leçon, et devraient être un encouragement
pour tous les parents. Le cercle de la famille et son voisinage immé-
diat constituent le premier terrain où doivent s’exercer les efforts de
ceux qui désirent travailler au relèvement de leurs semblables. Au-
cune sphère d’activité n’est plus importante que celle qui est confiée
aux fondateurs et aux gardiens du foyer. Parmi les responsabili-
tés qui incombent aux hommes, il n’en est point qui entraînent des
conséquences plus étendues et plus décisives que celles qui reposent
sur les pères et sur les mères.
La jeunesse d’aujourd’hui détermine ce que sera la société de
demain ; l’avenir de nos enfants et de nos jeunes gens dépend de la
famille où ils grandissent. La maladie, la misère et le crime dont
souffre l’humanité proviennent en grande partie du manque d’édu-
cation familiale. Si la vie de famille était pure et saine, si les enfants
étaient préparés aux responsabilités et aux dangers de la vie, quel
changement se produirait dans le monde !
On fait de grands efforts, on dépense sans compter du temps, de
l’argent et des forces pour fonder des institutions où l’on cherche à
réformer les victimes du vice ; mais ces entreprises ne suffisent pas
à tous les besoins, et les résultats obtenus sont minimes.
Des multitudes soupirent après une vie meilleure, mais elles
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manquent de courage et de volonté pour rompre avec leurs mau-
vaises habitudes. Elles reculent devant l’effort, la lutte et le sacrifice,
et courent à la ruine. C’est ainsi que des hommes aux nobles aspira-
tions, à l’intelligence remarquable, dotés par la nature et l’éducation
pour remplir des postes de confiance et de responsabilité, se dé-
gradent et se perdent pour cette vie et pour la vie à venir.
Pour ceux qui se réforment, que d’âpres luttes pour reconquérir
leur dignité d’hommes ! Beaucoup récoltent pendant toute leur vie
le fruit de leurs semailles : une constitution ébranlée, une volonté
chancelante, une intelligence altérée, une âme affaiblie. Comme tout
aurait été différent si l’on avait combattu le mal dès son origine !
Cette œuvre échoit en grande partie aux parents. S’ils appre-
naient à former le caractère de leurs enfants, à leur inculquer de
bonnes habitudes, le résultat serait bien meilleur que celui obtenu
par les tentatives actuelles pour lutter contre l’intempérance et les
autres fléaux qui minent la société. Il est au pouvoir des parents