Page 117 - Les Paraboles de J

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Deux adorateurs
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à s’appuyer sur soi-même — le suppliant doit s’en remettre à celui
dont la puissance est infinie.
Aucune pratique extérieure ne peut remplacer une foi simple
et une entière abnégation. Mais n’oublions pas que nul ne peut
se dépouiller du moi si ce n’est par Jésus-Christ. C’est pourquoi le
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croyant dira : “Seigneur, prends mon cœur, car je ne puis te le donner.
Il t’appartient. Garde-le pur, car j’en suis incapable. Sauve-moi en
dépit de moimême, de ce moi faible et si peu conforme à ton image.
Modèle-moi, façonne-moi, élève-moi dans une atmosphère pure et
sainte où les puissants courants de ton amour pourront atteindre mon
âme.”
L’abnégation ne doit pas seulement marquer les débuts de la vie
chrétienne, mais caractériser toutes les étapes de notre progression
vers le ciel. Nos bonnes œuvres dépendent toutes d’une puissance qui
est extérieure à nous-mêmes. C’est pourquoi il faut que notre cœur,
brisé, contrit et humilié, soupire sans cesse après Dieu et fasse monter
vers lui une confession sincère. Renoncer constamment au moi et
dépendre uniquement du Christ, telle est notre seule sauvegarde.
Plus nous nous approcherons de Jésus et plus nous distinguerons
la pureté de son caractère, mieux nous saisirons l’extrême gravité
du péché et moins nous serons enclins à l’orgueil. Ceux que le
ciel reconnaît comme saints sont les derniers à faire parade de leur
bonté. L’apôtre Pierre devint un fidèle serviteur du Christ, il reçut
une grande mesure de puissance et de lumière divines. Il prit une
part active à l’édification de l’Eglise, mais il n’oublia jamais la
terrible expérience de son humiliation. Son péché était pardonné,
cependant il savait très bien que seule la grâce du Christ pouvait le
faire triompher de la faiblesse de caractère qui avait causé sa chute.
Il ne trouvait en lui aucun motif de se glorifier.
Aucun des apôtres ou des prophètes n’a jamais prétendu être
sans péché. Des hommes qui ont vécu très près de Dieu, des hommes
qui auraient sacrifié leur vie plutôt que de commettre sciemment un
acte coupable, des hommes que Dieu avait honorés de sa lumière et
de sa puissance ont confessé leur nature pécheresse. Ils n’ont pas
placé leur confiance dans la chair, ne se sont réclamés d’aucune
justice qui leur fût propre, mais ils ont mis toute leur confiance en
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celle du Christ. Ainsi en sera-t-il de tous ceux qui contemplent le
Sauveur.