Page 165 - Les Paraboles de J

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Dans les chemins et le long des haies
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vais les essayer ; excuse-moi, je te prie. Un autre dit : Je viens de me
marier, et c’est pourquoi je ne puis aller
Aucune de ces excuses n’était fondée sur une réelle nécessité.
Celui qui devait aller visiter son lopin de terre l’avait déjà acheté. Sa
hâte de le voir était due au fait qu’il avait mis tout son cœur dans
cette acquisition. Les bœufs aussi avaient été achetés, et c’était pour
sa seule satisfaction personnelle que le fermier allait les essayer.
La troisième excuse n’avait pas plus de valeur que les deux autres :
le mariage n’était pas une raison pour décliner l’invitation, car la
femme aurait également été la bienvenue ; mais l’époux avait des
projets de réjouissances dont il se promettait plus de joie que du
banquet en question. Il avait appris à trouver du plaisir dans une
autre compagnie que celle de son hôte. Il ne présenta pas d’excuses
et ne se conforma même pas à la plus élémentaire politesse. Dire “je
ne puis” n’était qu’une manière de voiler la vérité : “Je n’ai aucune
envie d’y aller.”
Toutes ces excuses révèlent un esprit préoccupé. Ces différents
invités s’étaient laissé absorber entièrement par d’autres intérêts. Ils
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refusaient l’invitation qu’ils avaient d’abord acceptée et offensaient
leur généreux ami par leur attitude désinvolte.
En proposant la parabole du grand souper, Jésus a voulu évoquer
les bénédictions offertes par l’Evangile. La substance de ce festin
n’est rien de moins que le Christ lui-même. Il est le pain descendu du
ciel, et c’est de lui que découlent les sources du salut. Les messagers
de l’Eternel avaient annoncé à Israël la venue du Sauveur et désigné
Jésus comme “l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde
.
Dans le banquet préparé par lui, le Seigneur présentait le don le plus
excellent que le ciel pût offrir, un don d’une valeur inestimable. C’est
l’amour de Dieu qui avait couvert les frais du festin. “Si quelqu’un
mange de ce pain, dit le Christ, il vivra éternellement
Mais pour accepter l’invitation au festin évangélique, il faut
subordonner ses intérêts temporels à la réception du Christ et de sa
justice. Dieu donne tout en faveur de l’homme, et il lui demande
un service qui soit au-dessus de toute considération personnelle et
5.
Luc 14 :16-20
6.
Jean 1 :29
7.
Jean 6 :51