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Les Paraboles de Jésus
accordé à ce propriétaire des récoltes abondantes. Ses greniers regor-
geaient, et il était perplexe, car il n’avait pas de place pour loger le
surplus du produit de ses champs. Il ne pensait pas à Dieu qui l’avait
comblé de tous ces biens. Il oubliait que le Seigneur l’avait établi
administrateur de ces richesses pour venir en aide aux nécessiteux.
Il avait là une belle occasion d’être un généreux dispensateur entre
les mains de Dieu, mais il ne pensait qu’à ses aises.
Son attention s’était portée sur la situation des pauvres, des
orphelins, des veuves, des malades et des affligés : autant de cas
qui demandaient son assistance. Il aurait pu facilement se décharger
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d’une partie de son superflu, et mettre ainsi de nombreuses familles
à l’abri du besoin ; bien des affamés auraient pu être rassasiés ; ceux
qui n’avaient pas de vêtements auraient pu se vêtir ; il aurait pu
rendre heureux bien des cœurs, exaucer lui-même de nombreuses
requêtes. Un concert de louanges serait ainsi monté vers le ciel. Le
Seigneur avait entendu les prières des malheureux et, dans sa bonté,
il leur avait préparé le nécessaire
Il avait été pourvu abondamment
aux besoins de plusieurs par les bénédictions accordées à l’homme
riche. Mais celui-ci avait fermé son cœur au cri des pauvres. Il avait
dit à ses serviteurs : “Voici ce que je ferai : j’abattrai mes greniers,
j’en bâtirai de plus grands, j’y amasserai toute ma récolte et tous
mes biens ; et je dirai à mon âme : Mon âme, tu as beaucoup de
biens en réserve pour plusieurs années ; repose-toi, mange, bois, et
te réjouis.”
Les aspirations de ce riche n’étaient pas plus élevées que celles
des animaux. Il vivait comme s’il n’y avait ni Dieu, ni ciel, ni vie à
venir ; comme si tout ce qu’il possédait lui appartenait en propre, et
qu’il ne doive rien ni à Dieu ni aux hommes. C’est un homme de ce
genre que le psalmiste décrit dans ce passage : “L’insensé dit en son
cœur : Il n’y a point de Dieu
!”
Ce propriétaire vivait et concevait des plans pour lui seul. Il
veillait à ce que son avenir soit largement assuré, et il ne pensait
qu’à accumuler le fruit de ses travaux pour en jouir. Il se considérait
comme le plus favorisé des hommes, et il en attribuait la gloire à sa
prévoyance et à son savoir-faire. Il était honoré par ses concitoyens
7.
Psaumes 68 :11
8.
Psaumes 14 :1