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Les souffrances du Christ
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Dans les heures d’agonie, la foi et l’espérance du Christ chance-
lèrent parce qu’il n’avait plus l’assurance que son Père l’approuvait,
alors qu’il l’avait toujours eue jusque-là. Auparavant, le Rédempteur
n’avait cessé d’être réconforté grâce aux preuves données par son
Père attestant que l’œuvre qu’il accomplissait lui était agréable. Mais
au moment de mourir, c’est par la foi seulement qu’il dut se confier
en celui à qui il avait toujours obéi avec joie. Il n’était pas illuminé
par les clairs rayons de l’espérance. De profondes ténèbres l’acca-
blaient. La nature souffrait avec lui, alors que le Rédempteur buvait
la coupe mystérieuse jusqu’à la lie. Privé d’espoir et de confiance
dans le triomphe qu’il attendait pour un avenir prochain, il s’écria
d’une voix forte : “Père, je remets mon esprit entre tes mains.”
Luc
[260]
23 :46
. Il connaissait son Père, sa justice, sa miséricorde et son grand
amour ; c’est pourquoi, dans une totale soumission, il s’abandonna
entre ses mains. Au milieu des étonnants phénomènes de la na-
ture, les spectateurs, effrayés, entendirent les dernières paroles du
mourant du Calvaire.
La nature, en effet, prit part aux souffrances de celui qui l’avait
formée. La terre trembla, les rochers se fendirent, proclamant la mort
du Fils de Dieu. Le voile du temple se déchira en deux. La terreur
saisit les exécutants et les spectateurs, qui voyaient le soleil s’assom-
brir et ressentaient les convulsions de l’écorce terrestre. Lorsque le
Christ remit son esprit entre les mains du Père, les moqueries des
principaux sacrificateurs et des anciens prirent fin. La foule étonnée
commença à se retirer et se dirigea à tâtons vers la ville enténébrée.
Les gens se frappaient la poitrine et leur terreur était telle qu’ils
n’osaient élever la voix et murmuraient seulement ces paroles : “On
a fait mourir un innocent. N’était-il pas, comme il le prétendait, le
Fils de Dieu ?”
Tout est accompli
Jésus ne rendit pas l’esprit avant d’avoir accompli l’œuvre pour
laquelle il était venu dans ce monde. Dans un souffle, il dit : “Tout
est accompli.”
Jean 19 :30
. C’était la défaite de Satan, qui sut alors
qu’il avait perdu son royaume. Les anges se réjouirent en entendant
ces paroles : “Tout est accompli.” Le grand plan de la rédemption,
qui reposait tout entier sur la mort du Christ, avait été mené à bien.