Le caractère sacré des vœux
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pierre en guise d’oreiller et sans autre couverture que la voûte du
ciel.
Pendant la nuit, Jacob eut une vision. Il aperçut une échelle
dont le pied reposait sur la terre et le sommet atteignait l’armée des
étoiles, au plus haut des cieux. Des anges montaient et descendaient
cette échelle éclatante de lumière, lui montrant la voie qui unit la
terre et le ciel. Puis il entendit une voix lui renouveler les promesses
de grâce, de protection et de bénédictions futures. Quand Jacob se
réveilla, il s’écria : “Certainement, l’Eternel est en ce lieu, et moi, je
ne le savais pas !”
Genèse 28 :16
. Il regarda autour de lui comme s’il
s’attendait à voir les messagers célestes, mais il n’aperçut dans la
pénombre que les objets terrestres qui l’environnaient, et au-dessus
de lui, le ciel tout illuminé de joyaux étincelants. L’échelle et les
messagers glorieux avaient disparu. Il ne pouvait plus voir qu’en
imagination la Majesté divine.
Jacob fut effrayé du profond silence de la nuit et à la pensée
qu’il était en la présence immédiate de Dieu. Son cœur était rempli
de gratitude de n’avoir pas été anéanti. Il lui fut impossible de se
rendormir. Une reconnaissance profonde, mêlée de joie, remplissait
son âme. “Jacob se leva de bon matin ; il prit la pierre dont il avait
fait son chevet, il la dressa pour monument, et il versa de l’huile sur
son sommet.” Vers. 8. Puis il fit à Dieu un vœu solennel.
Fidele au vœu
Jacob fit ce vœu au moment où la grâce divine restaurait son
âme, ayant l’assurance que Dieu ne l’abandonnait pas. La gloire
divine disparue, il eut, comme tous les hommes de notre époque,
des tentations : mais il fut fidèle à son vœu. La pensée ne lui vint
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pas qu’il pouvait être délié de l’engagement qu’il avait pris. Il aurait
pu raisonner comme les hommes d’aujourd’hui, et se dire que cette
révélation n’était qu’un rêve, qu’il était dans un état d’excitation
anormale lorsqu’il fit ce vœu et que par conséquent il n’était pas
nécessaire qu’il le tînt ; mais il ne céda pas à la tentation.
De longues années s’écoulèrent avant que Jacob osât retourner
dans son pays ; mais lorsqu’il y revint, il s’acquitta fidèlement de
la dette qu’il avait contractée envers son Maître. Devenu riche, il
consacra une grande partie de ses biens au Seigneur.