Chapitre 3 — Condamnation de la jalousie et de la
critique
Je suis peinée de dire qu’il y a parmi les membres de l’Eglise
des langues indisciplinées. Il y a des langues menteuses qui se
repaissent du mal. Il y a des langues sournoises qui chuchotent. Il
y a du bavardage, des indiscrétions impertinentes et du persiflage
adroit. Parmi les amateurs de cancans, certains sont poussés par la
curiosité, d’autres par la jalousie, et beaucoup par la haine a l’égard
de ceux par qui Dieu a parlé pour les reprendre. Tous ces éléments
de discorde sont a l’ouvre. Certains cachent leurs sentiments réels,
tandis que d’autres s’empressent de publier ce qu’ils savent — ou
soupçonnent — de mal.
J’ai vu que meme l’esprit du parjure, qui change le vrai en faux, le
bien en mal et l’innocence en crime, est maintenant a l’ouvre. Satan
se réjouit de la condition de ceux qui prétendent etre le peuple de
Dieu. Alors que beaucoup négligent leurs propres âmes, ils attendent
[22]
impatiemment une occasion de critiquer et de condamner les autres.
Tous les hommes ont des défauts de caractere, et il n’est pas difficile
de trouver en eux quelque chose que la jalousie puisse interpréter
a leur désavantage. “Maintenant, disent ceux qui se sont érigés en
juges a leur égard, nous avons des
faits.
Nous allons lancer sur ces
hommes une accusation dont ils ne pourront se justifier.” Ils attendent
une occasion favorable, puis étalent leur fatras de commérages.
Dans leurs efforts pour marquer un point, ceux qui ont naturelle-
ment une forte imagination risquent de se tromper et de tromper les
autres. Ils collectionnent des expressions imprudentes sans penser
qu’on peut avoir dit ces choses a la hâte et que, par conséquent,
elles ne refletent pas les sentiments réels de celui qui a parlé. Mais
ces remarques non préméditées, souvent de si peu d’importance
qu’elles peuvent passer inaperçues, on les regarde a travers la loupe
de Satan, on les médite et on les répete jusqu’a ce que des taupi-
nieres deviennent des montagnes. Séparés de Dieu, ceux qui soup-
çonnent le mal deviennent les jouets de la tentation. C’est a peine
23