“Un homme trompe-t-il Dieu?”
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lorsqu’elle est retenue, notre bien entier est tôt ou tard maudit. Le
droit de Dieu passe avant tout ; tout le reste est secondaire.
Se souvenir des pauvres
Dans chacune de nos églises, il devrait y avoir un fonds des
pauvres. Que chaque membre offre un sacrifice d’action de grâces
une fois par semaine ou une fois par mois, comme il conviendra
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le mieux. Cette offrande exprimera notre gratitude pour la santé,
pour la nourriture et le vetement qui nous ont été dispensés. Dans la
mesure ou Dieu nous aura bénis, nous donnerons pour les pauvres,
les souffrants et les nécessiteux. Je voudrais attirer spécialement
l’attention de nos freres sur ce point. Souvenez-vous des pauvres, et
renoncez a un peu de votre luxe, meme a vos aises ; assistez ceux qui
n’ont qu’une maigre nourriture et des habits de misere. En faisant
cela pour eux, vous obligerez Jésus dans la personne de ses saints,
car il s’identifie lui-meme avec l’humanité souffrante. N’attendez
pas pour cela que vos besoins imaginaires soient tous satisfaits. Ne
vous fiez pas non plus a vos propres sentiments, ne donnant que
lorsque vous vous y sentez poussés. Donnez avec régularité, soit dix,
soit cinquante centimes ou un franc chaque semaine
c’est-a-dire
ce que vous aimeriez voir inscrit a votre compte dans le livre du ciel
au dernier jour.
Nous apprécions vos bonnes intentions, mais elles ne peuvent
suffire a nourrir et a vetir les pauvres. Il faut a ceux-ci des preuves
matérielles de votre bonté, soit en vivres, soit en vetements. Dieu ne
désire nullement que ses enfants mendient leur pain. Il vous a donné
abondamment afin que vous puissiez venir en aide a ceux qui sont
dans le besoin malgré leur travail et leur économie. N’attendez pas
qu’ils attirent votre attention sur ce qui leur manque. Imitez Job qui
cherchait a savoir ce qui lui était inconnu. Informez-vous, apprenez
a connaître les besoins de ceux qui vous entourent et comment y
suppléer.
1. Ceci a été écrit en 1882.