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La Tragédie des Siècles
dicateurs populaires et des sages selon le monde. Ils restaient donc
insensibles aux quolibets et aux ricanements des gens de haut et de
bas étage.
Il est vrai qu’il y avait eu méprise quant à l’événement attendu ;
mais ce fait lui-même ne pouvait pas ébranler leur foi en la Parole
de Dieu. Quand le prophète Jonas avait proclamé dans les rues de
Ninive que dans quarante jours la ville serait détruite, le Seigneur
agréa l’humiliation des Ninivites et prolongea leur temps de grâce ;
le message de Jonas n’en était pas moins de Dieu, et c’était confor-
mément à sa volonté que Ninive avait été mise à l’épreuve. Les
adventistes comprirent que, de la même façon, Dieu les avait chargés
d’annoncer la proximité du jugement. “Ce message, dirent-ils, a
éprouvé les cœurs de tous ceux qui l’ont entendu ; d’une part, il a
suscité l’amour de l’avènement du Christ, et, d’autre part, il a éveillé
contre cette venue une haine plus ou moins visible, mais connue de
Dieu. Il a tiré une ligne de démarcation ... permettant à ceux qui
prennent la peine de sonder leur cœur de savoir de quel côté ils se
seraient trouvés si le Seigneur était venu : s’ils se fussent écriés :
“Voici, c’est notre Dieu, en qui nous avons confiance, et c’est lui
qui nous sauve”, ou s’ils eussent demandé “aux montagnes et aux
rochers” de tomber sur eux et de les cacher “devant la face de celui
qui est assis sur le trône, et devant la colère de l’agneau”. De cette
façon, croyons-nous, Dieu a éprouvé la foi de son peuple afin de
démontrer si, devant une crise, ce peuple abandonnerait le poste où
il l’avait placé, ou si, tournant le dos au monde, il s’appuierait avec
une confiance inébranlable sur la Parole de Dieu
Les sentiments de ceux qui conservaient l’assurance que Dieu les
avait dirigés dans les circonstances qu’ils venaient de traverser sont
ainsi exprimés par William Miller : “Si je devais recommencer ma
vie, écrivait cet homme de Dieu, avec les preuves que j’avais alors
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en main, je devrais, pour rester honnête devant le Seigneur et devant
les hommes, refaire ce que j’ai fait. ... Je considère mes vêtements
comme nets du sang de mes semblables. J’ai le sentiment d’avoir
fait tout ce qui dépendait de moi pour n’être en rien responsable
de leur condamnation. ... Quoique deux fois désappointé dans mes
espérances, je ne suis ni abattu ni découragé. ... Mon espérance dans
1.
The Advent Herald and Signs of the Times Reporter
, vol. VIII, n
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14.