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La Tragédie des Siècles
Dans la lutte entre le Christ et Satan, durant le ministère du Sau-
veur, le véritable caractère du grand séducteur se révéla. Rien ne fut
plus propre à éteindre chez les anges et chez toutes les intelligences
de l’univers la dernière étincelle d’affection pour Lucifer, que sa
guerre cruelle contre le Rédempteur du monde. L’audace blasphéma-
toire avec laquelle il osa demander à Jésus de lui rendre hommage,
la hardiesse présomptueuse qui le poussa à le transporter au haut de
la montagne et au sommet du temple, la perfidie dont il fit preuve
en lui suggérant de se précipiter d’une hauteur vertigineuse, la ma-
lignité inlassable avec laquelle il le harcela de lieu en lieu jusqu’à
inciter les sacrificateurs et le peuple à renier son amour et à s’écrier :
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“Crucifie-le ! Crucifie-le !” — tout cela provoqua l’étonnement et
l’indignation de l’univers.
C’est Satan qui poussa le monde à rejeter Jésus-Christ. Voyant
que la miséricorde, l’amour, la compassion et la tendresse du Sauveur
représentaient aux yeux du monde le caractère de Dieu, Satan fit
usage de toute sa puissance et de toute son astuce pour le supprimer.
Il contesta chacune des prétentions du Fils de Dieu et employa
comme agents des hommes chargés de semer sa vie de souffrance et
de tristesse. Les sophismes et les mensonges par lesquels il s’efforça
d’entraver l’œuvre de Jésus, la haine manifestée par ses sicaires, ses
cruelles accusations contre une vie de bonté sans exemple : tout cela
dénotait une rancœur séculaire qui se déchaîna sur le Fils de Dieu au
Calvaire comme un torrent de malignité, de haine et de vengeance
que le ciel entier contempla dans un silence glacé d’horreur.
Son sacrifice consommé, Jésus monta aux cieux, mais il n’ac-
cepta les hommages des anges qu’après avoir présenté au Père cette
requête : “Je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient
aussi avec moi
” En accents d’une puissance et d’un amour inexpri-
mables, le Père fit entendre de son trône cette réponse : “Que tous les
anges de Dieu l’adorent
!” Jésus était sans tache. Son humiliation
finie, son sacrifice consommé, il reçut un nom qui est au-dessus de
tout autre nom.
Désormais, la culpabilité de Satan était inexcusable. Il s’était
montré tel qu’il est : menteur et meurtrier. On comprit que l’esprit
1.
Jean 17 :24
.
2.
Hébreux 1 :6
.