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Chapiter 39 — Le temps de détresse
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devront vivre devant la face de Dieu sans intercesseur. Les restric-
tions qui pesaient sur les pécheurs étant levées, Satan exercera un
empire absolu sur les impénitents irréductibles. La grâce divine sera
parvenue à son terme. Le monde aura rejeté la miséricorde de Dieu,
méprisé son amour et foulé aux pieds sa loi. Les méchants auront
franchi les limites de leur temps de probation ; l’Esprit de Dieu,
auquel ils auront obstinément résisté, leur sera enfin retiré. N’étant
plus protégés par la grâce divine, ils seront à la merci de Satan, qui
plongera alors les habitants de la terre dans la grande détresse finale.
Les anges de Dieu, ayant cessé de tenir en échec la violence des
passions humaines, tous les éléments de discorde seront déchaînés.
Le monde entier passera par une catastrophe plus redoutable que
celle dans laquelle périt l’ancienne Jérusalem.
Un seul ange fit autrefois mourir tous les premiers-nés des Egyp-
tiens et plongea le pays dans le deuil. Quand David pécha contre
Dieu en faisant le dénombrement du peuple, un seul ange suffit pour
produire l’hécatombe qui frappa Israël. La puissance de destruction
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exercée jadis sur l’ordre de Dieu par de saints anges sera, dès qu’il
le leur permettra, abandonnée aux mauvais anges. Il y a maintenant
des forces toutes prêtes à répandre la désolation en tous lieux, et qui
n’attendent que la permission de Dieu.
On a souvent accusé ceux qui honorent Dieu d’attirer des fléaux
sur l’humanité. A ce moment-là, ils seront considérés comme étant
la cause des effrayantes convulsions de la nature, aussi bien que des
luttes sanglantes qui désoleront la terre. En outre, la puissance du
dernier avertissement ayant enflammé la colère de ceux qui l’ont
rejeté, l’esprit de haine et de persécution, intensifié par Satan, se
déchaînera contre les fidèles.
Quand Dieu se fut retiré du milieu de la nation israélite, ni les
sacrificateurs ni le peuple n’en eurent conscience. Livrés à l’empire
absolu de Satan, et esclaves des plus violentes passions, ils ne se
considéraient pas moins comme les favoris du ciel. Les cérémonies
suivaient leur cours dans le temple ; on offrait des sacrifices sur des
autels souillés de crimes, et on invoquait chaque jour la bénédiction
du ciel sur un peuple coupable du sang du Fils de Dieu et assoiffé
de celui de ses disciples et apôtres. L’humanité ne se doutera pas
davantage que des décisions irrévocables auront été prises dans le
sanctuaire, que l’Esprit de Dieu se sera définitivement retiré, et que